Dans cette optique, l'Etat reconnaît toutes les religions sans en adopter aucune. L'affirmation de la laïcité, qui est généralement le signe d'une sécurisation de la société, ne postule pas la disparition du principe spirituel, mais fait de celui-ci une pratique individuelle, relevant exclusivement la sphère privée. La laïcité est souvent présentée comme constitutif d'une exception française. On la retrouve pourtant dans d'autre pays, notamment au Mexique (la France n'est que l'inventrice). (...)
[...] Les enseignants et les proviseurs se retrouvent donc seuls pour fixer les limites du tolérable. Alors que, dans une même situation, l'un acceptera, l'autre pourra tout à fait refuser. [...]
[...] Aujourd'hui, selon des sondages, la majorité des français se prononce en faveur d'une loi qui interdirait le port du foulard. Chez les jeunes, selon un sondage réalisé par l'institut CSA des 18-24 ans se disent favorables à une loi contre 33% opposés aux adultes). Toujours dans la même tranche d'âge seraient favorables à la création de deux nouveau jour de congé pour Yom Kippour et l'Aïd el-Kebir. En revanche, les jeunes sont plus nombreux que les adultes de à approuver une mesure comme le recrutement d'aumôniers musulmans dans les prisons. [...]
[...] Mais c'est impossible car la religion doit rester privée. Sinon, ce ne serait plus du domaine de la laïcité. D'autres pencheraient pour une laïcité plurielle : dans son principe, la laïcité permet l'expression libre du pluralisme des options spirituelles, religieuses ou non, et ce dans le strict respect du principe de l'égalité. Ainsi, la sphère publique ne peut pas faire droit à la pluralité sans risquer l'apparition de communautarisme, ce qui engendrerait la volonté d'accaparement de l'Etat par tel ou tel groupe. [...]
[...] Dès 1789, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen affirme dans son article 10, qui dispose que nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses le principe de la liberté de conscience, faisant ainsi du pluralisme l'un des fondements de la société. Avec Napoléon I°(lors du concordat de 1801), l'Etat reconnaît la liberté de culte, mais le catholicisme est religion de la grande majorité des français De ce fait, le catéchisme est obligatoire dans l'enseignement public. Cependant, il n'exclut pas la reconnaissance des autres cultes. La laïcisation de l'état civil (ainsi que le droit au divorce) est confirmée. L'organisation du système éducatif échappe au contrôle de l'Eglise, sauf pour l'enseignement primaire, où seules quatre congrégations sont autorisées à tenir des écoles. [...]
[...] A la fin du siècle, des lois sont créées : les lois de Jules Ferry. Elles rendent l'enseignement obligatoire et laïc et laïcisent le personnel enseignant. Le 9 décembre 1905, une loi est prise par le ministère Combes qui sépare, avec un caractère plus définitif, l'Eglise de l'Etat en réaffirmant le principe de la liberté de conscience, tout en indiquant ne plus reconnaître aucun culte et, par conséquent, ne plus en faire bénéficier aucun d'aide financière, sauf en Alsace-Moselle, alors annexées par l'Allemagne, où le régime du concordat est maintenu. [...]
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