L'Islam connaît des visages trop différents pour être considéré comme un bloc monolithique. Il est en outre faiblement organisé sur le plan mondial. L'Organisation de la Conférence Islamique souffre des divergences entre Etats. L'Umma, la nation musulmane, reste largement une fiction. De plus, le berceau arabe de la religion musulmane est devenu minoritaire. Enfin, les pays arabes sont politiquement très divisés et incapables de mener une politique commune efficace. L'Empire islamique universel n'a jamais pu éliminer les particularismes culturels et les royaumes locaux. L'affrontement entre le Koweït et l'Irak illustre cette mésentente « nationale ».
D'autre part, en Europe, si les musulmans constituent la première minorité religieuse et que leurs effectifs vont croissants, ils ne sauraient pourtant parvenir à l'émergence d'un conseil représentatif, à cause de leurs divisions internes : écoles juridiques, origine géographique des membres (cf. le débat sur l'appropriation par l'Algérie des postes de direction de la Grande Mosquée de Paris), absence de clergé.
[...] Côté sunnite, restent majoritaires ceux qui préconisent une islamisation par le bas. Mais les différentes tentatives d'exportation de la révolution iranienne au moyen de groupes islamistes terroristes ont échoué. L'Iran n'a jamais réussi à rallier que des groupuscules sunnites n'ayant guère d'impact dans leur pays. Mais d'autre part, l'OCI qui fut créée en 1971 sous l'influence de l'Arabie Saoudite pour s'opposer à l'Iran, garde un rôle mineur dans les relations internationales. B. Un monde qui s'entre-déchire Les affrontements fratricides de l'islam sont particulièrement perceptibles au sein du monde arabe, et ont essentiellement pour base des revendications territoriales ou des batailles idéologiques, qui opposent plus souvent les régimes que les peuples De violents conflits entre nations La guerre du Golfe : une mésentente nationale En outre, l'attitude des populations fut différente de celle des gouvernements : la plupart des peuples musulmans, tout en prenant nettement position contre l'invasion du Koweït par l'Irak, dénonçaient les deux poids et deux mesures des occidentaux qui ne s'en prenaient qu'aux musulmans La guerre du golfe a ainsi creusé un peu plus le clivage entre ces populations et leurs régimes respectifs qui s'étaient rangés aux côtés de la coalition occidentale contre l'Irak. [...]
[...] Et c'est un peu là ce que semble représenter l'Islam, qui est davantage un horizon identitaire que le fondement d'une véritable culture commune. Si trop de dissensions empêchent son unité et s'opposent à sa nature de vecteur identitaire, L'islam reste dans les imaginaires -tant musulmans qu'occidentaux d'ailleurs- comme un signe d'appartenance à une communauté. [...]
[...] toutes les pratiques jugées essentielles pour le fondamentaliste sont présentées comme relevant plus de la culture que de la religion proprement dite. Cf. l'imam Larbi Kachat qui explique que le port du voile est l'expression d'une conception orientale de la beauté, et qu'il ne faut par conséquent pas le considérer d'un point de vue strictement religieux. En Algérie, et dans le milieu islamiste une telle justification serait considérée comme une atteinte grave à la religion. Dans l'Illusion identitaire, J.F.Bayard substitue la notion d'imaginaire à celle de culture. [...]
[...] L'Islam comme vecteur identitaire ? Introduction L'Islam connaît des visages trop différents pour être considéré comme un bloc monolithique. Il est en outre faiblement organisé sur le plan mondial. L'Organisation de la Conférence Islamique souffre des divergences entre Etats. L'Umma, la nation musulmane, reste largement une fiction. De plus, le berceau arabe de la religion musulmane est devenu minoritaire. Enfin, les pays arabes sont politiquement très divisés et incapables de mener une politique commune efficace. L'Empire islamique universel n'a jamais pu éliminer les particularismes culturels et les royaumes locaux. [...]
[...] Le prophète organise sa communauté et lance les premiers jihad (combats pour Dieu). A sa mort en 632, les deux premiers califes, Abou Bakr et Omar sont choisis parmi ses compagnons. Mais avec Othman en 644, c'est le clan des Omeyyades de La Mecque qui prend le pouvoir. Othman est assassiné (656) et Ali, le gendre du prophète est élu calife. Mais le fils d'Othman et Aïcha, une des épouses du prophète s'opposent à cette nomination : un tribunal arbitral se tiendra en 657, mais la reconnaissance par celui-ci d'Ali comme prophète légitime ne lui portera pas chance, puisque vaincu à la bataille de Sifin la même année, il sera assassiné un an plus tard. [...]
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