xixe siècle, Religion, dogme, christianisme, gouvernement des esprits, François Guizot, Restauration, Empire, libéralisme, Second Empire, socialisme, républicains, église, Église catholique
La religion ne se limite pas à une institution ou un corpus de dogmes. Ce corpus répond aussi à un certain nombre d'angoisses sociales et d'inquiétudes vitales. Sur ce point, le Christianisme, pendant des siècles, a structuré les réponses, il a des solutions aux questionnements sociaux/vitaux. La disparition/substitution de ce système de réponse a été difficile, la Révolution en a donné l'exemple : les révolutionnaires ont eu du mal à proposer des solutions pratiques à ces angoisses. L'historien spécialiste du XIXe siècle, Philippe Boutri, écrit que « en ce siècle, tout bonheur et tout malheur prend sens et s'inscrit dans un plan divin, tout rêve est annonce ou prémonition ».
L'inquiétude religieuse apparait devant l'effacement des anciennes réponses. Comment justifier l'ordre social, indépendamment des traditions chrétiennes héritées, et ensuite comment penser la condition humaine face au mal et face à la mort ?
[...] La religion est donc matrice d'utopie. L'idée de ce rapprochement est l'idée d'une abolition des classes sociales, non pas dans la réalité mais dans le vécu (telles qu'on les vis). La charité est le moyen d'un nouveau contrat entre les hommes, et l'Église catholique en France va développer un réseau considérable d'œuvres sociales associations). Elles sont multiples et nombreuses. Ce qui caractérise l'œuvre catholique à destination sociale, c'est sa spécialisation. Elles ne s'adressent pas à tous les pauvres, mais à des catégories spécifiques, soit des pauvres, soit du mal : On a des œuvres consacrées aux mariages de ouvriers, car marier c'est consolider la famille. [...]
[...] L'élite du XIXe siècle considère que l'homme dans l'histoire progresse. Comment progresser s'il y a péché ? Apparue dès le XVIIIe siècle, posant des grandes questions, la question des enfants est importante. Tous les enfants possèdent le péché originel, car transmissible. Le baptême est censé le laver. Les enfants naissent donc coupables. Dans la théologie catholique, l'idée est puissante car d'après celle-ci, on a une chaine de responsabilité entre les générations. Les hommes sont d'une même espèce, et ce péché est un lien entre eux qui assure de l'unité de l'espèce. [...]
[...] On fait des rapports célèbres où l'ont fait état d'une extrême misère. On est donc face à une démarche sécuritaire, une sorte de psychose de l'État. La seule solution que trouve la monarchie de Juillet est l'école. Développer l'école primaire, c'est se projeter loin dans le temps. On influence les enfants. Le problème qui se pose est que la bourgeoisie libérale n'a pas de morale de substitution au Christianisme. Pour l'élite, qu'est-ce que la morale ? C'est la morale chrétienne. [...]
[...] Ils perdent de leur crédibilité, on ne peut plus y croire. On a des dogmes qui résistent à l'adhésion, et deviennent même insoutenables. Or, ces dogmes de l'Église sont une réponse aux questions existentielles. Ils ont pour fonction d'expliquer la condition humaine, qui fait peur. Les dogmes permettent de configurer des réponses aux questions humaines. Si certains perdent en crédibilité, ils laissent alors un vide. Comment expliquer désormais ? Le dogme du péché originel devient difficilement soutenable au XIXe siècle. [...]
[...] Lorsqu'il lutte contre l'immoralité du pauvre, c'est pour qu'il accède au salut. Pour les chrétiens, soigner le corps c'est soigner l'âme. Il existe aussi des associations laïques catholiques, on a des laïcs qui s'engagent. Ceux-ci le font pour sauver les âmes des pauvres, mais également pour sauver la leur. Leur engagement chrétien est aussi une voie de salut. La charité est donc un acte de sanctification, aussi bien qu'un projet social. Il y a deux idées derrière cette action caritative de l'Église : Abroger les antagonismes sociaux. [...]
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