Le fondamentalisme musulman en Egypte

Résumé du document

Dans la République Arabe d'Egypte, l'Islam est la religion officielle. Plus de 80% des Egyptiens sont des Sunnites, dont la plupart appartiennent aux ordres Sufi locaux. Seule un petit pourcentage d'Egyptiens est Chiite. Avant l'invasion de Napoléon, presque toutes les questions éducationnelles, légales, de santé publique et de protection sociale étaient entre les mains des fonctionnaires religieux. La période ottomane a renforcé les rôles publics et politiques des ulémas (théologiens de l'Islam) parce que l'Islam était la religion d'Etat et parce que les divisions politique au sein du pays recoupaient des clivages religieux. Au cours des 19è et 20è siècles, des gouvernements successifs ont entrepris des efforts importants afin de limiter le rôle des ulémas dans la vie publique et afin de rapprocher les institutions religieuses sous le contrôle de l'Etat.

Extraits

[...] Le fondamentalisme musulman en Egypte Dans la République Arabe d'Egypte, l'Islam est la religion officielle. Plus de 80% des Egyptiens sont des Sunnites, dont la plupart appartiennent aux ordres Sufi locaux. Seule un petit pourcentage d'Egyptiens est Chiite. Avant l'invasion de Napoléon, presque toutes les questions éducationnelles, légales, de santé publique et de protection sociale étaient entre les mains des fonctionnaires religieux. La période ottomane a renforcé les rôles publics et politiques des ulémas (théologiens de l'Islam) parce que l'Islam était la religion d'Etat et parce que les divisions politique au sein du pays recoupaient des clivages religieux. [...]

[...] De nos jours, les musulmans pieux croient que l'Islam définit la relation que l'on entretient avec Dieu, les autres musulmans ainsi qu'avec des non- musulmans. Ils considèrent aussi qu'il ne peut exister aucune dichotomie entre le sacré et le profane. Nombreux sont les musulmans qui accusent les gouvernements égyptiens d'être laïcs et même antireligieux depuis le début des années 1920. Les musulmans organisés politiquement qui cherchent à purger le pays de ces politiques laïques sont appelés islamistes. L'activisme islamiste a une longue histoire en Égypte. [...]

[...] Toutefois, pendant les années 1980, les islamistes ont progressivement pénétré les facultés. A l'université Asyut, qui était le lieu de certains des plus intenses affrontements entre les islamistes et leurs opposants compris les forces de sécurité, les laïcs, et les Coptes), le Président et les autres administrateurs haut placés qui étaient des islamistes ont soutenu les revendications du Gama'at Islamiya de mettre fin à la mixité et de réduire le nombre de femmes inscrites. Dans les années 90, les Frères Musulmans s'affichaient publiquement comme un mouvement respectueux de la démocratie. [...]

[...] Cependant, les Frères s'étaient alors divisés en au moins trois factions. La faction la plus militante s'est engagée dans une politique d'opposition politique au gouvernement. Une deuxième faction préconisait le retrait pacifique de la société et la création, dans la mesure du possible, d'une société séparée, parallèle et fondée sur des valeurs et lois islamiques. Le groupe dominant plus modéré défendait la coopération avec le régime. La réémergence des Frères Musulmans en tant que force politique a coïncidé avec la prolifération des groupes islamiques. [...]

[...] Réceptifs aux évolutions planétaires grâce à leurs déplacements à l'étranger où ils participent à maints colloques et conférences, ils ont acquis une expérience qui a creusé le fossé entre eux et leurs aînés, mais leur profond conservatisme religieux en comparaison d'autres jeunes musulmans reste un de leurs traits saillants. Les origines sociales des islamistes ont évolué après la Révolution de 1952. Dans les années 1940 et au début des années 1950, les Frères Musulmans avaient fait appel essentiellement aux fonctionnaires des zones urbaines et aux cols blancs et bleus. Depuis le début des années 1970, la renaissance islamique a attiré les adeptes d'un large éventail de catégories sociales. [...]