Faire son salut a toujours été l'objectif ultime de tout croyant, pour pallier une crainte, celle du devenir de l'âme dans l'au-delà, à la suite de la mort. La volonté salutaire se caractérise surtout par la volonté d'évitement de l'enfer. Pour se faire, l'être doit se laver du péché originel par le baptême, et ne pas entacher son âme de péchés au cours de sa vie.
Les XIVème et XVIème siècles sont marqués par un triptyque de fléaux, à savoir la faim, la guerre et la peste, qui frappent tout l'Occident. Par la faim, les populations sont affaiblies, inquiètes économiquement et démographiquement, d'autant plus que les guerres, brèves auparavant, deviennent de plus en plus longues.
[...] En effet, pour pallier les craintes de non-accès au paradis, qui semblait inaccessible, l'Eglise s'est assouplie et a créé le purgatoire, lieu transitoire entre enfer et paradis, permettant aux âmes d'être jugée après purgation des péchés. Des messes sont donc prévues pendant la durée que l'âme est supposée passer au purgatoire. Marguerite de Boncourt, dans son testament, prévoit des messes sur 5 ans et paye des pauvres pour qu'ils prient pour elle. Plus le nombre de prieurs est grand, mieux sera négocié le passage de l'âme. Se pose ensuite la question des enfants mort-nés. [...]
[...] Qui dit peste dit mort et qui dit mort dit salut. La mort est au centre des préoccupations en temps de peste. Une bonne mort est une mort préparée, anticipée, organisée. Or, en temps de peste, nombreux sont les cadavres brûlés, jetés dans les fosses communes, recouvertes de chaux dans des fossés, ou enterrés, mais à l'extérieur de la ville. La peur de la contagion entraine une forme d'abandon des morts : on cherche surtout à se débarrasser au plus vite des cadavres des pestiférés. [...]
[...] Par la peste, elles sont effrayées et désemparées. La peste s'inscrit ainsi dans un contexte d'affaiblissement général, et ne fait que noircir le tableau. De telles circonstances engendrent nécessairement des évolutions. C'est pourquoi nous nous interrogerons ici sur la manière dont ont évolué la volonté et les manières de faire son salut, c'est-à-dire par quelles formes façons a pu se faire un éventuel désangoissement des populations, c'est-à-dire un effacement ou du moins un estompement des peurs eschatologiques, donc liées au salut de l'âme. [...]
[...] En l'espace de deux siècles, à cause du fléau de la peste, faire son salut a été une préoccupation majeure et grandissante. Les peurs eschatologiques nées de la pandémie pesteuse ont fait évoluer les façons de l'effectuer. La religion flamboyante ayant eu peu d'effet du fait de la cupidité du Clergé, il a fallu trouver d'autres solutions. La Réforme protestante de 1517 marque un véritable schisme en Occident, qui désempare d'autant plus les populations qu'elle ajoute un autre facteur de mortalité : les violences justifiées par la religion. [...]
[...] En effet, elle existe sous deux formes. La première, la peste de type bubonique, a un taux de létalité de 70% et se caractérise par l'apparition sur le corps, mais plus particulièrement sur les aisselles ou à l'aine, de bubons, c'est-à-dire d'amas de cellules nécrosées qui, à court terme (de 5 jours à une semaine), déclenchent une septicémie, une infection généralisée. L'autre forme, dite pulmonaire ou pneumonique, attaque exclusivement les poumons, engendrant vomissements, crachements de sang et hémorragies internes. En somme, elle provoque une asphyxie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture