La Réforme protestante constitue, avec le schisme de l'Eglise orthodoxe, un des grands moments de rupture dans l'Eglise catholique romaine au cours de son histoire. Cette Réforme intervient au XVIe siècle, avec, sous l'influence de Martin Luther. On considère généralement l'affichage de ses « 95 thèses » en 1517 en Allemagne comme le début d'un processus de partage confessionnel de l'Europe entre l'obéissance à l'Eglise romaine et le protestantisme. Le processus d'ancrage de cette nouvelle branche de la chrétienté se poursuit tout au long du XVIe siècle, mais selon les pays, on peut voir des dates différentes pour l'arrêt de l'expansion : en France par exemple l'Edit de Nantes marque la fin de la dynamique protestante en 1598 ; en Angleterre, la mort d'Elizabeth I en 1603 vient modifier la politique de mise en place d'un protestantisme anglican. Les régions touchées par ce partage confessionnel sont essentiellement en Europe du Nord, par l'influence de Luther, mais également en Angleterre, en Suisse, en France. Ce processus de Réforme correspond de fait au cheminement personnel de Luther, en adéquation avec son temps : le contexte du XVe siècle est alors à l'angoisse du devenir après la mort et bientôt la période des guerres (guerre de 100 ans, Guerre des Deux-Roses). L'homme du XVe siècle se révèle angoissé par son salut, angoisse face à laquelle l'Eglise romaine ne peut répondre que de manière rassurante, puisque c'est le Saint-Père qui juge lui-même chaque homme digne d'entrer au Paradis. On voit donc déjà que l'Eglise catholique ne répond plus entièrement aux attentes des fidèles. Le processus de Réforme peut combler cette attente.
[...] Etre protestant à cette époque, c'est à la fois subir et créer de la violence. Mais quelques tentatives d'apaisement existent néanmoins. Etre protestant en Europe au XVIe siècle, c'est répondre à un modèle de vie, souvent appartenir à un certain rang social et être dans certaines régions. Le modèle de vie protestant prend sa source dans les Ecritures, dans l'imitation de la vie de Jésus. En effet, pour assurer son salut, ce qui est possible grâce à la justification par la foi, il faut mener une vie pieuse, basée sur le modèle de Christ. [...]
[...] Les pouvoirs royaux, hésitant quant à la politique à mener au début du siècle (à l'instar de François Ier) renforcent peu à peu leurs pouvoirs et orientent leurs politiques de façon claire. Les pays majoritairement protestants le resteront, comme l'Allemagne, mais des pays comme la France opteront pour des politiques plus fermes. L'espoir suscité par l'accession au trône du protestant Henri de Navarre en 1584 est vite brisé par son relaps. Fille aînée de l'Eglise, la France va rester encore pour longtemps sous l'obédience de la place Saint-Pierre. [...]
[...] Le modèle de la vie du Christ est le seul qui vaille. En effet, des textes de références comme la Confession de foi de La Rochelle en France en 1571 ou bien l'Institution de la religion chrétienne de Calvin viennent proposer des modèles. On peut encore citer les Confessions rédigées par Thomas Cranmer en Angleterre. Ce sont surtout les milieux aisés qui adhèrent au protestantisme. Par exemple, entre un tiers et la moitié de la noblesse française adhère à ce mouvement. [...]
[...] La justification par la foi est un des piliers du protestantisme. Ainsi, les indulgences (rachat de temps de purgatoire) deviennent inutiles. Luther s'oppose donc à la conception de la foi selon la religion catholique. Coupable d'hérésie après la Dispute de Leipzig en 1519 avec Jan Eck, il est excommunié par le Pape en 1520. Il entreprend alors de nombreuses réflexions qui leur permettent de construire des traités et surtout de prêcher, ce qu'il faut beaucoup. Il peut alors convaincre les populations : la Papauté est à cette époque en discrédit, pour des raisons variées. [...]
[...] Nous verrons dans une première partie comment les motivations des protestants sont à la fois personnelles et politiques ; puis comment ce protestantisme est imprégné de violence ; et enfin comment ce protestantisme veut répondre à un modèle de vie, pour une certaine population, et dans un certain espace. Etre protestant en Europe au XVIe siècle, répond à des motivations personnelles et à des velléités politiques. Etre protestant semble au premier abord un choix personnel, en opposition avec le Pape et l'Eglise romaine. A l'origine de ce processus, on trouve l'Allemand Martin Luther (1483-1546), qui fait le vœu de consacrer sa vie à Dieu. Mais il propose un nouveau type de foi : le chrétien se base uniquement sur les Ecritures pour vivre sa foi par exemple. [...]
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