La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par le progrès scientifique qui devient l'objet d'une légitimité croissante ; ce qui vient mettre à mal la lecture de la genèse et des écritures de l'Eglise. Le courant positiviste amène à percevoir les sciences comme une religion de substitution au catholicisme mieux adaptée au monde moderne. Les sciences triomphantes viennent la mise en péril de la conservation de la foi et des dogmes. Et c'est ce véritable "désenchantement du monde" qui mène à des discours anticléricaux comme celui de Clarisse Royer.
Cependant, il est encore délicat de penser le monde sans Dieu. L'Eglise réaffirme son caractère dans cette situation nouvelle avec ce que l'on appelle le catholicisme intransigeant. Ce catholicisme rêve d'un régime catholique autoritaire qui gère la liberté de culte comme à l'époque de l'empereur romain Théodose au IVe siècle après J-C.
Ce néo-conservatisme est-il la réponse adaptée de la part d'une Église qui se sent menacée par les avancées du modernisme ?
[...] Qu'est-ce que le catholicisme intransigeant ? le cas du Syllabus La seconde moitié du XIXe siècle est marquée par le progrès scientifique qui devient l'objet d'une légitimité croissante ; ce qui vient mettre à mal la lecture de la genèse et des écritures de l'Eglise. Le courant positiviste amène à percevoir les sciences comme une religion de substitution au catholicisme mieux adaptée au monde moderne. Les sciences triomphantes viennent la mise en péril de la conservation de la foi et des dogmes. [...]
[...] Cependant, l'Eglise n'est pas homogène : des catholiques libéraux tentent d'accompagner ce mouvement inexorable. Comme Alfred Loisy, ils sont soucieux des sociétés qui passent d'une situation de chrétienté à un état de diaspora A l'inverse des intransigeants, ils procèdent en une acceptation partielle de la politique du siècle en pensant la liberté comme un moyen et non comme une fin. Ainsi, le modernisme ne crée pas un simple schisme entre catholiques et laïques puisqu'il existe une opposition interne au sein de l'Eglise. [...]
[...] Sa portée symbolique est considérable puisque seuls 50 évêques s'y sont opposés. Enfin, les nombreuses encycliques telles Mirari Vos de Grégoire XVI ou encore Quanta Cura de Pie IX permettent un rappel périodique des enseignements fondamentaux de l'Eglise. La soumission à Rome de l'épiscopat mondial permet de constituer une réponse forte à la montée du modernisme. Cette réponse codifiée nécessite un réseau d'agents et d'activités pour le mettre en œuvre. L'Eglise conclut un pacte avec les forces conservatrices durant la phase autoritaire du Second Empire, où elle est la seule organisation capable de se réunir librement et de diffuser sa presse. [...]
[...] Le triomphe des catholiques intransigeants est aussi permis par la presse quotidienne au rôle fondamental : c'est le cas de Louis Veuillot et son journal L'Univers. Le catholicisme intransigeant c'est aussi le signe net d'une dévotion très présente : on n'a jamais vu autant de pratiques de sacrements, les liturgies en deviennent attrayantes. Des conjonctures miraculeuses à La Salette, et à Lourdes renforcent la foi. Enfin, la fin du siècle est caractérisée parce que l'on appelle le second printemps des missions pour une implantation de l'Eglise en Asie et en Afrique permis grâce à l'expansion coloniale. [...]
[...] Divisé en dix chapitres, le Syllabus condamne tantôt le rationalisme absolu et modéré, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le libéralisme moderne et entre autres la liberté de culte. Et toutes ces propositions ont été condamnées par de nombreux évêques et de théologiens, et parmi eux les plus éminents de Rome. Le message de l'Eglise est donc enfin rentré dans l'univers médiatique de manière officielle, ce qui rend son discours définitif et irrattrapable. Or, les propositions retirées de leur contexte présentent un aspect déconcertant, ainsi le Syllabus eut-il l'effet d'une bombe. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture