Le sang comme fondement d'une exclusion et de création d'une unité nationale est présent tant dans l'Espagne de l'Inquisition que dans l'Allemagne d'Hitler, et a pour conséquence la discrimination du peuple juif. Alors que l'Espagne du 16e est un pays encore éclaté, les Rois Catholiques veulent renforcer le pouvoir royal et l'unité du pays en homogénéisant leurs sujets par l'unité de la foi et en se basant sur le concept de pureté du sang. De la même manière, dans le nazisme apparu au début du 20e, le sang pur est une référence à la race aryenne. La défense et la protection du sang allemand impliquent de prendre des mesures législatives pour éviter la contagion et le déclin de la race germanique. Ces politiques supposent une unité imposée par l'Etat au nom d'une pureté de sang qui se veut une pureté de la foi ou de race. Il est intéressant de s'interroger sur la manière par laquelle l'usage de l'idée de sang a permis de définir des politiques d'exclusion et d'extermination dans deux pays à des époques différentes, mais qui mènent à une conception de la nationalité basée sur le droit du sang.
[...] Ainsi, l'idée d'holocauste pour parler de l'extermination des juifs est remise en cause, puisque y est attachée une signification religieuse. L'extermination des juifs n'a donc pas de but religieux, mais se base sur l'eugénisme et cherche la protection de la santé héréditaire d'un peuple ; un sang impur étant considéré comme malade. Ainsi, les politiques qui visent à protéger la pureté du sang changent de fondements. L'une veut trouver l'unité de la nation en se basant sur une idée qui lie la foi et le sang, l'autre cherche à assurer le triomphe et la santé d'une race en faisant du sang le transmetteur d'une tare biologique. [...]
[...] Toutes se basent sur la pureté du sang pour exclure une part de la population, font usage d'un droit perverti pour construire une nation, et s'appuient sur un antisémitisme déjà latent. La religion peut être vue comme biologique, puisqu'on considère que la conversion est quasiment aussi impossible qu'une transformation biologique Le nouveau chrétien ne peut pas être fidèle, puisque c'est son sang qui souille, et non pas ses actes. Aranzadi affirme que pureté religieuse et pureté biologique étaient conçues comme la même chose De plus, l'antisémitisme national-socialiste ne peut se baser que sur des caractères somatiques pour définir la race juive, à partir du lignage religieux, comme ce fut le cas dans l'Espagne du 16e. [...]
[...] Espagne inquisitoriale, Allemagne nazie : analyse comparée de l'idée de sang dans les politiques de discrimination des juifs Pour moi, le but final depuis onze ans [ ] est toujours resté le même : construire un Ordre du Sang pur pour servir l'Allemagne. [ ] Baignez-vous, oui ! Baignez-vous toujours dans le sang des impurs ! Vous vous purifiez et vous garantissez le rétablissement de l'équilibre racial indispensable à celui du monde.» Heinrich Himmler Le sang comme fondement d'une exclusion et de création d'une unité nationale est présent tant dans l'Espagne de l'Inquisition que dans l'Allemagne d'Hitler, et a pour conséquence la discrimination du peuple juif. [...]
[...] Bibliographie TESTAS, Guy ; TESTAS Jean L'Inquisition Puf 7e éd., coll. Que sais-je ? - 15 août 2001 PICQ, Jean - Histoire et droit des Etats : La souveraineté dans le temps et l'espace européens - Sciences Po (Les Presses), coll. Manuels - 10 mai 2005 AGAMBEN, Giorgio - Homo sacer, le pouvoir souverain et la vie nue - éd. du Seuil, coll. [...]
[...] On commence à exalter la limpieza de la sangre Une série de décrets contre les juifs est alors élaborée (dès l'insurrection de Tolède - 1449) ; visant à interdire aux convertis, à leurs enfants et petits-enfants l'accès à l'université, à certaines charges militaires, politiques ou ecclésiastiques. Le rôle de l'Inquisition dans leur persécution se fait plus présent avec la création, en 1478, du Saint-Office. L'Espagne absolutiste semble passer de l'antijudaïsme médiéval à l'antisémitisme moderne. De leur côté, les lois antisémites d'Hitler s'inspirent du pangermanisme apparu après 1890, qui exalte la supériorité germanique. L'idée de race est née de Gobineau, mais c'est après Lagarde que l'antisémitisme prend une dimension de plus en plus raciale sous l'influence de H.S Chamberlain. [...]
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