Le mercredi 13 juin 1789, à Versailles, trois curés de France, élus aux États généraux par le clergé de la sénéchaussée du Poitou quittent la salle où se tiennent les députés du clergé pour se présenter à l'entrée de la salle des Menus Plaisirs, où siègent les membres du Tiers État : ils annoncent qu'ils viennent, « conduits par l'amour du bien public », se place aux côtés de leurs « frères » non privilégiés.
Cette démarche amorce un processus qui s'avèrera irréversible et qui revêt une importance capitale : la transformation, qui sera effective le 27 juin, des États généraux en Assemblée nationale. Cette transformation constitue véritablement la Révolution, le passage décisif d'un régime soumis à la souveraineté absolue du roi au régime constitutionnel qui sera mis en place par les représentants de la Nation, désormais souveraine.
La seconde moitié du XIXe siècle est l'acmé des différents combats entre ces entités qui essaient de se dominer. À cette époque, le catholicisme est la religion majoritaire, surtout dans l'Europe de l'Ouest et du Sud. Mais c'est en France où les interactions entre ces trois entités sont les plus fortes et les plus vives, ainsi qu'en Italie et en Allemagne.
Comment vont réagir et interagir entre eux l'Église, l'État et les catholiques face aux nouveaux besoins et aux nouveaux défis que va imposer la seconde moitié du XIXe siècle ?
[...] En France, c'est avec Pierre Duhem qu'elle se construit : l'objet et la nature de la théorie physique [sont] choses étrangères aux doctrines religieuses et sans aucun contact avec elles L'idée que la science n'infirme pas la religion essaie de se répandre, comme le montre l'abbé Albert Fargues en 1888 : On finira par comprendre que l'hypothèse évolutionniste, fût-elle prouvée, est incapable de supprimer Dieu et de ruiner la religion ou encore Mgr Hulst, qui dans un sermon à Notre Dame admet que la théorie de l'évolution des espèces est sans doute exacte mais avec Dieu à l'origine et à son terme Les savants chrétiens Cauchy, Pasteur et Volta sont très impliqués à essayer de répandre cette science catholique. Dans ce but se tiendront quatre congrès scientifiques internationaux, de 1888 à 1897. [...]
[...] Par la pratique, le bas clergé se rallie à la science par ses avantages, mais le haut clergé reste fermement dans sa doctrine d'opposition à la science. Pie IX, symbole du conservatisme papal, affirmera que ces hommes, qui, livré à des passions détestables, et sous prétexte de favoriser le progrès humain, mettent tout en œuvre pour détruire la foi, la soumettre à la raison et pervertir la parole divine. Une remise en cause marxiste Le marxisme repose sur les bases idéologiques du matérialisme. Cette doctrine vise à promouvoir une disposition d'esprit qui veut passer le savoir et la connaissance au crible de la réalité. [...]
[...] Le Vatican arrive alors à renouer des relations diplomatiques avec la plupart des pays européens catholiques qui s'en étaient détournés à cause de l'intransigeance de Pie IX, comme la Belgique, l'Autriche, le Portugal, la Suisse, la Russie, le Royaume-Uni, et l'Allemagne, où Bismarck mettra fin au Kulturkampf. En France, Léon XIII conseille aux catholiques, pour la plupart monarchistes, d'accepter le régime républicain afin de l'infléchir de l'intérieur, dans le sens des intérêts catholiques. Seul l'Etat italien n'est pas touché par ses mesures, le Pape se sentant toujours prisonnier du Vatican. [...]
[...] Cet événement majeur justifie l'expression célèbre d'un aristocrate inconnu : Ce sont ces f curés qui ont fait la Révolution. C'est donc depuis la Révolution française que les interactions entre ces trois entités sont très fortes ; elles essaient chacune de dominer les autres, avant de se faire elle-même dominer. La seconde moitié du XIXe siècle est l'acmé de ces différents combats pour la survie de chacun. A cette époque, le catholicisme est la religion majoritaire, surtout dans l'Europe de l'Ouest et du Sud. [...]
[...] Dans la première partie du siècle, c'est le courant zelanti qui domine toujours aux différentes élections pontificales. Après 1848, le courant libéral s''amplifiera e France avec Mgr Dupanloup et Montalembert,q ui définit le catholicisme libéral en faveur d'une constitution et d'un régime parlementaire, des libertés de presse et d'expression et du libéralisme en économie. Mais ce phénomène est aussi très fort en Belgique, avec le cardinal Stercks et l'archevêque de Malines, en Italie, avec l'abbé Rosmini Serbati, auteur des Cinq plaies de l'Eglise, et en Allemagne, avec Mgr von Ketteler, archevêque de Mayence, précurseur du catholicisme social. [...]
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