Constatant l'anarchie et l'injustice de la société industrielle, Léon XIII propose en 1891 une charte économique et sociale qui reconnaît la nécessité de l'intervention de l'Etat et jette les bases d'un droit du travail. Treize ans auparavant, Léon XIII est élu pape après avoir été un ancien diplomate. On lui reconnaît un certain sens du politique et son souci de se concilier avec la France à un moment où la position internationale de la papauté est affaiblie. Il jette dès les années 1880 les fondements d'un rapprochement en affirmant dans plusieurs encycliques l'autonomie des sphères politique et religieuse. Il souligne à mîntes reprises l'acceptation par les catholiques de la République et du suffrage universel et appelle à l'union autour des intérêts communs de la patrie. Lorsque Léon XIII publie Rerum Novarum en 1891 pour dénoncer la condition faite aux ouvriers dans le capitalisme de l'époque, contester les « faux remèdes » de l'époque et proposer des solutions, il s'inscrit dans un mouvement né au milieu du XIXe siècles avec des hommes comme le cardinal de Bonald à Lyon, Manning à Manchester, Libbons à Baltimore… Enfin, cette encyclique s'inscrit dans un contexte de transformations sociales, de bouleversements économiques, d'instabilités politiques et de révoltes populaires. Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi le contenu de l'encyclique du pape Léon XIII est-il révélateur d'une prise de position idéologique et politique ? En quoi cette dernière, est-elle significative d'un nouvel ordre social ? Après avoir montré que cette encyclique avait une vision naturaliste et organiciste de la société, nous développerons l'idée d'une Eglise au fondement moral. Enfin, dans un dernier temps, nous remarquerons que cette doctrine sociale a des connotations politiques.
[...] Par conséquent, l'ouvrier doit prendre son mal en patience et attendre le salut de Dieu. Lignes 35-36-37- 38 : le meilleur parti consiste à voir les choses telles qu'elles sont et comme nous l'avons dit, à chercher ailleurs un remède capable de soulager nos maux Dans ces conditions, l'Eglise doit juste assurer son rôle d'arbitre, c'est-à-dire : réconcilier les riches et les pauvres (L58). Nous avons vu dans cette deuxième partie, toute l'importance qu'accordait l'Eglise au destin et aux remèdes des maux que la société pouvait engendrer. [...]
[...] Une doctrine sociale à connotation politique 1 Refus du socialisme A de nombreuses reprises, Léon XIII critique le socialisme. Il réfute l'égalitarisme socialiste aux lignes 2 et 3 : il est impossible que, dans la société civile, tout le monde soit élevé au même niveau Il n'est également pas favorable à la lutte des classes (idée retranscrite implicitement aux lignes 39 à 44) ou à tous recours à la violence 65 : ses revendications mêmes doivent être exemptes de violences Pour résumer nos propos, on peut dire que Léon XIII voit dans le socialisme une utopie malveillante. [...]
[...] La doctrine sociale de l'Eglise- Rerum Novarum (15 mai 1891) Constatant l'anarchie et l'injustice de la société industrielle, Léon XIII propose en 1891 une charte économique et sociale qui reconnaît la nécessité de l'intervention de l'Etat et jette les bases d'un droit du travail. Treize ans auparavant, Léon XIII est élu pape après avoir été un ancien diplomate. On lui reconnaît un certain sens du politique et son souci de se concilier avec la France à un moment où la position internationale de la papauté est affaiblie. [...]
[...] On ne peut comprendre la position sociale de l'Eglise et son soutien aux ouvriers, sans divulguer les principales influences qu'elle doit subir. Les mouvements naturalistes et organicistes en sont deux en particulier. Ces deux dernières théories expliquent d'une certaine manière le fondement moral et social de l'Eglise. L'Eglise comme fondement moral 1 Le destin comme croyance Selon l'Eglise, l'Homme ne doit pas lutter contre son destin, il doit simplement accepter sa position sociale sans rechercher violences et querelles. Idée présente aux lignes 1 et 2 : l'homme doit prendre en patience sa condition Le fait de croire au destin permet d'une certaine manière d'apaiser les douleurs et souffrances du quotidien. [...]
[...] Enfin selon lui, l'Etat dont la raison d'être est la réalisation du bien commun dans l'ordre temporel, ne peut rester absent du monde économique. C'est également son devoir inflexible de contribuer activement à l'amélioration des conditions de vie des ouvriers. C'est pourquoi, à bon droit, l'encyclique a été et continue à être reconnue comme la grande charte de la reconstruction économique et sociale de l'époque moderne. Bibliographie R.de Montvalon, Trois encycliques sociales, Seuil J. Boissonnat, C.Grannec, L'aventure du Christianisme social, Bayard D. [...]
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