La vie communautaire de la société est rythmée par de grandes fêtes, religieuses le plus souvent, qui rassemblent les hommes autour de célébrations plus ou moins ancrées dans les consciences. La fête dite des feux de la Saint Jean fait partie de ces cérémonies qui semblent si vieilles et si différentes des autres que personne n'en connaît réellement la symbolique et les origines, pourtant cette fête qui semble passer inaperçue dans le calendrier, soulignée d'aucun congé, nous révèle bien des secrets lorsque l'on passe la frontière du simple acte de présence et que l'on ressent cette atmosphère lourde et pesante qui semble venir d'un autre âge ; bien éloigné de l'industrialisation du monde, donnant à ce rituel toute sa mesure et provoquant une sorte d'anachronisme en rassemblant les êtres égocentristes et matérialistes que nous sommes devenus autour d'un feu, comme pourraient le faire des tribus dites « primitives ». Qu'est-ce que cette fête, d'où nous vient-elle et comment se présente-t-elle aujourd'hui ? Nous allons tenter de répondre à ces interrogations par l'observation et le décryptage de ce rituel annuel, nous basant autour de trois axes essentiels : l'espace et le temps du rite, la présence prononcée du feu et le rassemblement des hommes.
[...] Cette fête chrétienne à l'origine encore très marquée, nous pousse à nous interroger sur les autres fêtes du calendrier occidental, d'où viennent-elles, qu'elles sont leurs symboliques et qu'elles étaient-elles à leur naissance ? Pourquoi une christianisation des rites plutôt qu'un apport nouveau dans la tradition ? Bibliographie Absente il s'agit là d'une étude basée sur l'observation ethnologique. A titre d'exemple on peut citer : Mircea Eliade, Traité d'histoire des religions, Payot, paris idem, Histoire des croyances et des idées religieuses, T.1 a Payot, paris Christian Guyonvarc'h, Les fêtes celtiques, Ouest France, Rennes idem, Les druides, Ouest Fance, Rennes, 1994. [...]
[...] Le rituel de la saint Jean est atypique, il ne ressemble pas aux autres fêtes du calendrier chrétien. Bien que la marque monothéiste soit présente, notamment par la bénédiction du prêtre et sa participation à l'embrasement du bûcher que nous aborderons par la suite, ce rituel est solaire, il donne un rôle majeur au feu, se pratique de nuit et en pleine nature, ces différents points marquent l'empreinte des sociétés préchrétiennes et par conséquent de nos ancêtres les gaulois En effet, ces derniers fêtaient les grandes phases du cycle naturel notamment le solstice d'été, que l'on nomme Beltaine, en allumant de grands feux. [...]
[...] Il s'agit là d'une offrande au Soleil. Le rituel, passé dans la tradition chrétienne, doit être béni par le prêtre de la communauté qui consacre le bûcher avant d'y mettre le feu au moyen d'un cierge rapporté de son église. Après l'effondrement du bûcher chaque membre de la communauté réuni autour du feu, en cercle, en récupère une partie sous la forme d'une flamme sur une bougie ou bien d'une poignée de braises. Cette flamme est le symbole de la vie et doit être rapportée chez soi lors de la retraite au flambeau. [...]
[...] Ce rite de célébration de la lumière a lieu dans la nuit du 23 au 24 juin, elle suit donc de près le solstice d'été, qui marque le jour le plus long c'est-à-dire le jour de l'année où le Soleil demeure le plus longtemps dans le ciel européen et par conséquent c'est aussi la date à laquelle la nuit est la plus courte. Le rapport entre ce moment précis du cycle solaire et cette fête de la saint Jean est indéniable. [...]
[...] Il apparaît alors comme une divinité-créatrice et c'est sur cet aspect que la doctrine chrétienne du Dieu immuable, inaccessible et créateur de l'Univers s'est basée pour christianiser le monde païen. Nous pouvons donc constater l'essence ancestrale de ce rite solaire repris par les chrétiens et ancré dans notre tradition. II. Le culte du feu, un aspect nouveau du rite Le rite de la fête de la saint Jean ne se limite pas à la survivance d'un culte solaire antique, le feu en est l'élément essentiel. [...]
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