Les rapports entre l'Église et l'État sont habituellement pensés en terme d'opposition : entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, entre le sacré et le profane. Néanmoins il apparaît que l'Église d'Occident a exercé une influence incomparable sur le lent processus de formation de l'État moderne en Europe. Il convient alors de reconsidérer l'apport de l'Église aux origines de l'État français dès le tournant de la chrétienté latine médiévale du Xe, en évoquant son soutien aux monarques, ainsi que son rôle de média et de modèle de référence.
[...] Enfin, l'Eglise est la seule capable de dispenser l'instruction et c'est donc elle qui permet la formation de l'élite de l'Etat. On s'éloigne ainsi de la vision qui oppose le religieux et le laïc, et bien au contraire on peut constater une imbrication entre les deux sphères de pouvoirs. L'Eglise médiévale : un modèle de référence influant sur la création de l'Etat Un dernier élément révélant l'influence de l'Eglise médiévale est la réforme grégorienne[9] qui a créé un prototype de l'Etat moderne grâce à quatre instruments.[10] Ce nouveau système politico-juridique joua un rôle capital dans la construction de l'Etat qui s'est inspiré du corps hiérarchisé de fonctionnaires du clergé[11]. [...]
[...] La contribution de l'Église médiévale à la formation de l'État français Les rapports entre l'Eglise et l'Etat sont habituellement pensés en terme d'opposition : entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, entre le sacré et le profane. Néanmoins, il apparaît que l'Eglise d'Occident a exercé une influence incomparable sur le lent processus de formation de l'Etat moderne en Europe. Il convient alors de reconsidérer l'apport de l'Eglise aux origines de l'Etat français dès le tournant de la chrétienté latine médiévale du Xe, en évoquant son soutien aux monarques, ainsi que son rôle de média et de modèle de référence. [...]
[...] En effet les prémisses d'un Etat de justice et de paix émergent dès le XIIe quand les monarques mettent en place un pouvoir gouvernemental et judiciaire, inspiré du modèle de l'Eglise romaine.[13] L'Etat naissant se dote ainsi d'une autorité seule détentrice de l'exercice de la violence légitime, encouragé dans cette entreprise par l'Eglise. On peut donc conclure en affirmant que l'institution ecclésiale a joué un rôle important dès le Xe siècle dans le processus de création de l'Etat moderne français. Comme l'affirme Eric Weil[14], l'Etat est devenu c'est-à-dire qu'il s'agit d'un lent processus historique. [...]
[...] Car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu et celles qui existent sont constitués par Dieu, si bien que celui qui résiste à l'autorité se rebelle contre l'ordre établi par Dieu in Epître aux Romains (13,1-2). Lettre au Duc de Bourgogne lors du sacre de 1429. Pape né à Gênes, en fonction de 1243 à 1254. in Naissance de la nation France, Colette Beaune, Paris, Gallimard Les rois sont sacrés et oints par la Sainte Ampoule, ils sont censés avoir le don de guérison des écrouelles, ils reçoivent de Dieu les insignes royaux, les fleurs de lys et leur oriflamme, et enfin ils échappent à l'excommunication et détiennent une place automatique au Paradis. [...]
[...] La sphère religieuse soutient donc l'Etat en construction, par l'entremise des rois. L'Eglise médiévale : premier média de l'Etat au Moyen-Âge L'Eglise incarne également le premier média de l'Etat La religion apparaît en effet comme le meilleur instrument permettant d'atteindre facilement et gratuitement les sujets sur tout le territoire. Ainsi, il existe des représentants de l'Eglise présents sur tout le royaume[8] alors que l'Etat ne peut pas être présent partout. Les rois s'appuient donc sur le réseau d'évêques et d'abbés afin d'asseoir leur influence. [...]
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