La parution de Verbi Sponsa — dernière instruction de la CIVCSVA sur la vie contemplative et la clôture des moniales — invite à réfléchir au sens de la clôture dite papale. Le présent article n'est pas une étude systématique de Verbi Sponsa, il s'attache seulement à un thème particulier : celui de la relation entre la clôture et la sponsalité. D'autres aspects, aussi fondamentaux que la relation entre clôture et vie commune, clôture et mission dans l'Eglise, etc., ne seront donc pas abordés.
Comme l'indique le titre du document, la clôture des moniales est fondamentalement mise en relation avec la « spiritualité des noces », à la suite de Vita consecrata qui qualifiait déjà la vie des cloîtrées de « sponsale ».
[...] Tel fut le sens de la clôture choisie pour les moniales par notre bienheureux Père, dès les débuts de l'Ordre, et fidèlement maintenue jusqu'à nos jours[9] On conçoit que, dans ce contexte, une moniale dominicaine soit surprise en lisant Verbi Sponsa. Avec tout cet arrière-fond présent à la pensée, je me suis attachée à analyser les diverses approches de la sponsalité qui, dans Verbi Sponsa, sont reliées à la clôture et à poser quelques questions sur les motifs de cette jonction. [...]
[...] Les premiers mots de la constitution : Sponsa Christi désignent l'Église, en tête d'un paragraphe consacré aux vierges des premiers siècles. Les vœux solennels définissaient canoniquement les moniales, les congrégations ayant des vœux simples. Être moniales était alors le seul statut canonique possible pour des religieuses. Cf. La clausura monastica. Tipici aspetti domenicani, Roma, S. Sabina Maggio Livre des constitutions des moniales de l'Ordre des Prêcheurs, no Ibid., no 36. Dans la tradition patristique, ce sont les vierges, hommes ou femmes d'ailleurs qui suivent l'Agneau partout où il va (Ap 14, 4). [...]
[...] Clôture des moniales et sponsalité : un point de vue dominicain sur Verbi sponsa La[1] parution de Verbi Sponsa dernière instruction de la CIVCSVA sur la vie contemplative et la clôture des moniales invite à réfléchir au sens de la clôture dite papale. Pourquoi choisir le thème de la sponsalité ? Un problème canonique Le présent article n'est pas une étude systématique de Verbi Sponsa, il s'attache seulement à un thème particulier : celui de la relation entre la clôture et la sponsalité. [...]
[...] Le livre de Dom Jean Prou de Solesmes, sur la clôture bénédictine, est très éclairant[12]. Un des titres de chapitre de son ouvrage est ainsi libellé : Clôture et consécration nuptiale L'auteur explicite la dimension sponsale de la clôture à l'aide de textes essentiellement puisés dans les traités des Pères de l'Église sur la virginité, et dans les citations scripturaires qui en sont la base. Il écrit : On peut en tout cas noter une affinité profonde, chez les moniales, entre l'accent porté sur la clôture et une spiritualité nuptiale, axée sur la consécration intégrale de la personne à Dieu seul. [...]
[...] Il suffit de demander à des dominicains et dominicaines s'ils considèrent le Christ comme leur Époux, pour se rendre compte que c'est plutôt rare ! Ch.-A. Bernard montre très bien qu'il existe diverses mystiques dans l'Église[14] : la mystique sponsale en est seulement une parmi d'autres. Il est significatif par ailleurs que deux des mystiques célèbres pour leur mystique sponsale, et qui ont un grand impact sur les moniales, soient saint Bernard et saint Jean de la Croix, donc deux hommes qui n'ont jamais vécu dans une clôture papale, tant s'en faut ! [...]
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