Brit Milah (« alliance de la coupure ») en langue hébraïque, Tahâra (« purification ») en Arabe, circumcidere (« couper autour ») d'après l'étymon latin, tous renvoient à la même réalité que l'on nomme circoncision en français et qui désigne l'ablation du prépuce.
La circoncision masculine, telle que pratiquée par les juifs, les chrétiens et les musulmans, a pour origine la Bible. Mais on la rencontre dans différentes cultures antérieures à la Bible et dans des tribus qui n'ont pas de liens avec cette dernière. Cette opération a pour caractéristique principale (à la différence de l'excision) de n'être pas préjudiciable pour l'organe génital masculin. Le phénomène connaît aujourd'hui une ampleur bien supérieure à ce qu'on peut imaginer au premier abord.
Les déterminants courants de cette intervention, qui concerne un tiers des hommes sur terre, sont multiples et divers, allant de considérations théologiques au désir de se conformer aux normes socio-culturelles, en passant par des justifications sanitaires ou encore esthétiques. Elle fut interprétée par la psychanalyse comme la reconduction de la loi paternelle et comme l'inscription de l'enfant mâle dans la lignée des générations qui l'ont précédé. Freud y voyait ainsi le lieu d'inscription de la loi sociale en même temps que l'attribution à l'individu d'une place précise et symboliquement efficace dans la société et dans la famille l'obligeant à transmettre ce qu'il a reçu de ses parents. Transmission, héritage, mémoire, trois dimensions concomitantes pour une seule et même pratique qu'il convient d'approfondir un peu plus.
A l'aune de ces informations, nous pouvons nous demander comment cette pratique s'est imposée comme le vecteur d'une mémoire surtout religieuse, mais également culturelle, nationale ou encore sociale, et a réussi à traverser avec constance tous les espaces culturels, géographiques et temporels pour s'imposer comme une pratique universelle.
Nous évoquerons l'apparition de cette pratique et sa diffusion comme un rite profane avant d'étudier sa réappropriation religieuse et sa présence dans les grands monothéismes pour finir avec un bilan sur l'état de la circoncision dans nos sociétés modernes.
[...] Les nombreuses sculptures et bas reliefs restant ont permis de perpétuer une mémoire de ce geste, mis par écrit et expliqué dès le Vème siècle av J.C. par le philosophe grec Hérodote dans le second livre des Histoires. Les Éthiopiens et Phéniciens reconnaissent l'avoir reçue des Egyptiens. Une des interprétations de la pratique de la circoncision en ces temps est de la considérer comme une alternative au sacrifice humain, pratique courante dans les cultes primitifs. - D'un rite privilège vers une généralisation Les bas reliefs révèlent que le rite était d'abord réservé à la classe sacerdotale la plus haute. [...]
[...] Voici l'obligation que je vous impose et à laquelle vous vous soumettrez, toi et tes descendants : quiconque est parmi vous de sexe masculin devra être circoncis. Votre circoncision sera le signe de l'alliance établie entre vous et moi. De génération en génération, tous vos garçons seront circoncis quand ils auront huit jours. De même pour les esclaves nés chez toi ou pour les esclaves étrangers que tu as achetés et qui ne sont donc pas membres de ton clan. [...]
[...] À l'aune de ces informations, nous pouvons nous demander comment cette pratique s'est imposée comme le vecteur d'une mémoire surtout religieuse, mais également culturelle, nationale ou encore sociale, et a réussi à traverser avec constance tous les espaces culturels, géographiques et temporels pour s'imposer comme une pratique universelle. Nous évoquerons l'apparition de cette pratique et sa diffusion comme un rite profane avant d'étudier sa réappropriation religieuse et sa présence dans les grands monothéismes pour finir avec un bilan sur l'état de la circoncision dans nos sociétés modernes. I. Une pratique ancestrale et éminemment culturelle A. [...]
[...] Enfin, sur le plan médico-hygiénique et sexuel, la circoncision est dite gage d'hygiène pour la partie du corps reproductrice. Cette explication est présente dans toutes les ethnies et en fait dans toutes les religions la pratiquant. Par conséquent, si la circoncision est sacrée chez les animistes cela n'a que peut de chose à voir avec une circoncision religieuse, qui elle va réellement naître au moment de l'Alliance d'Abraham avec Yahvé. C. L'alliance d'Abraham En effet, la Bible, dans la Genèse (versets 17:9-14), évoque la circoncision d'Abraham. [...]
[...] Des origines à nos jours, Balland, Paris ELFAKIR Abdelhadi, La circoncision musulmane entre mythe et fantasme HIDIROGLOU, Patricia, Les rites de naissance dans le judaïsme, Paris, Les Belles Lettres 358p Paul LAFARGE, La circoncision, sa signification sociale et religieuse bulletin de la Société d'Anthropologie, séance du 16 juin 1887 www.infocirc.org www.circoncision.org http://macirconcision.ifrance.com: la circoncision dans l'art http://www.dailymotion.com/relevance/search/circoncision/video/x40o39_circon cision-moins-de-vih_tech Dossier d'information sur la circoncision et la prévention du VIH. Publié par l'OMS et ONUSIDA, avril 07 Scène de circoncision gravée dans le mur interne du temple de Khonspekhrod, à Mut, Louxor. Aménophis III, XVIIIe dynastie, vers 1360 av. J.-C. Circoncision de Jésus. Cathédrale de Chartres Circoncision de Jésus sur le retable des Douze Apôtres de Friedrich Herlin de Nördlingen, 1466.Rothenburg ob der Tauber Circoncision de Jésus. Miniature tirée d'un missel composé vers 1460. [...]
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