Le christianisme et ses courants

Résumé du document

On compte aujourd'hui près de deux milliards de chrétiens dans le monde, dont une grande majorité dans les pays du Sud. Or, cette position dominante sur le globe contraste avec son statut à l'origine de religion du Salut à l'audience limitée au bassin méditerranéen, comme en témoignent les écrits de Tacite et Pline le jeune. Le christianisme à ses débuts apparaît d'abord à ses contemporains comme une religion parmi d'autres, quoique spécifique à certains égards. Elle est en effet fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus-Christ. L'importance de Jésus ne tient pas à son enseignement religieux mais à sa personne, porteuse de l'absolu divin. Le christianisme prétend être la révélation absolue, universelle de Dieu à l'humanité. Et, de fait, elle va rapidement se répandre dans le monde païen. Du monde romain, le christianisme passe aux Barbares et s'étend surtout en Occident. Dès le Moyen Age, il est établi chez les Slaves. S'il recule dans les régions conquises par l'Islam, il ne cesse d'envoyer des missionnaires au loin, à partir de la chrétienté occidentale : au XVIe siècle vers l'Asie et vers l'Amérique latine, au XVIIe siècle vers les deux Amériques, et vers l'Afrique au XIXe siècle

Extraits

[...] Le christianisme à ses débuts apparaît d'abord à ses contemporains comme une religion parmi d'autres, quoique spécifique à certains égards. Elle est en effet fondée sur l'enseignement, la personne et la vie de Jésus-Christ. L'importance de Jésus ne tient pas à son enseignement religieux mais à sa personne, porteuse de l'absolu divin. Le christianisme prétend être la révélation absolue, universelle de Dieu à l'humanité. Et, de fait, elle va rapidement se répandre dans le monde païen. Du monde romain, le christianisme passe aux Barbares et s'étend surtout en Occident. [...]

[...] A partir du XVIe siècle, le christianisme se répand, avec la colonisation, sur d'autres continents. Les conversions forcées ne doivent pas faire oublier par exemple l'action du dominicain Bartolomeo de las Casas (1474- 1566) qui dénonça le premier l'oppression des Amérindiens par les conquérants portugais et espagnols. Ou celle du pasteur luthérien Albert Schweitzer (1875-1965) animé d'un véritable idéal chrétien et qui favorisa les progrès de la santé et de l'éducation en Afrique. Les missions chrétiennes ont exporté leur message dans les formes de la culture occidentale. [...]

[...] Les démarches œcuméniques entre protestantisme et catholicisme, d'une part, entre catholicisme et orthodoxie, d'autre part, sont plus récentes. Elles découlent de la reconnaissance du caractère chrétien du protestantisme par Vatican II, et de la levée par le pape Paul VI et le patriarche Athënagoras des anathèmes réciproques échangés au XIe siècle. [Anathème : Excommunication prononcée contre les hérétiques ou les ennemis de la foi]. A ses débuts, le mouvement œcuménique, marqué par un grand enthousiasme, a été porteur de l'utopie d'une unification des Eglises. [...]

[...] Le pouvoir y est exercé par le pape et les conciles œcuméniques. Le pape, à Rome, constitue l'unité visible de l'Eglise. La médiation entre Dieu et les fidèles est assurée par les autorités religieuses, qui transmettent et gèrent le salut offert aux êtres humains dans plusieurs domaines, notamment celui de l'enseignement et celui de la distribution de la grâce. Un autre élément de médiation est la messe, conçue comme un sacrifice où se renouvelle le don de Jésus-Christ sur la croix dans le sacrement de l'eucharistie. [...]

[...] Ce qui n'empêche pas de lui reconnaître un universalisme de principe que le christianisme s'est attribué dès l'origine. Cet universalisme expliquera l'influence déterminante du christianisme sur la culture, la vie sociale et politique et l'éthique de chaque époque. Mais deux faits semblent hypothéquer cette universalité au cours de l'Histoire : tout d'abord la remise en cause de l'influence occidentale dans le monde et une transformation culturelle qui entraîne une transformation religieuse. Cette conjonction de facteurs a abouti à une situation de profond morcellement au sein du christianisme observable avec la division en trois branches catholique, orthodoxe et protestante. [...]