Article publié en 2007 pour l'association archéologique de Corseul traitant de certains aspects de la religion celtique au travers des sources historiques et archéologiques. Il détaille sommairement des conceptions religieuses chez les Celtes notamment vis-à-vis de l'espace du sacré ; il permet de comprendre une part des différences entre la religion à l'âge du Fer et celle gallo-romaine.
[...] L'enceinte quadrangulaire s'est répandue à partir de La Tène et le principe des stèles également, même si, pour ces dernières, nous ne conservons que celles en pierre ; il est vraisemblable que le bois était aussi en usage et pouvait s'utiliser en pendant à la pierre. La différente apparence et taille des stèles soulignent nécessairement les fonctions différentes de ces espaces probablement rituels et sacrés. Le tumulus a toujours été la forme visible de l'espace funéraire et les stèles basses hémisphériques rappellent cette structure attestée en Gaule ; nous sommes donc visiblement en présence d'espaces funéraires délimités par des stèles basses. Voir GIOT BRIARD PAPE Protohistoire de la Bretagne, Rennes, Éditions Ouest-France, coll. l'histoire des provinces p. [...]
[...] Les dépôts rituels prenaient donc un caractère sacré et inamovibles tel les enseignes d'or du temple de Minerve chez les Insubres d'après Polybe (Histoires, II, 28,10) ou l'épée de César suspendue dans un temple des Arvernes selon l'historien Plutarque (Vies parallèles, Camille, 15). Les temples abritaient certains les objets les plus sacrés en fonction du sanctuaire tel que selon Tite-Live (Ab Urbe condita libri, XXIII, 24) la dépouille prise sur le général Potumius et un vase d'or à libations réalisé à partir de sa tête. Voir CÉSAR, Guerre des Gaules, texte établi et traduit par CONSTANS Paris, Les Belles Lettres, coll. des universités de France, t. II p. [...]
[...] L'organisation religieuse s'appliquait ainsi à tous les niveaux de la société puisqu'en Gaule le pouvoir tendait vers le théocratisme ; un théocentrisme existait, en effet, par le biais du groupe social des druides. L'unité de la Gaule n'existait, selon César, qu'au travers de cette religion. Le lieu consacré, pour l'assemblée générale des druides, en est l'unique centre et se situait dans le pays des Carnutes. L'organisation du territoire chez les Celtes se trouve donc bien marqué par l'implantation de multiples espaces sacrés aux fonctions variés. [...]
[...] Cette description bien que poétique d'un sanctuaire rappelle que tous les espaces rituels ou funéraires font parti d'un espace sacré plus vaste et bien circonscrit. La délimitation de zones rituelles dans l'espace sacré, ou de cet espace lui-même, doit donc être bien visible ; dans certains cas une délimitation abstraite et angulaire basée sur des bornes visibles est plus pratique qu'une enceinte ou un fossé rituel. C'est particulièrement vrai pour une subdivision interne de l'espace sacré où les aires rituelles peuvent se chevaucher ou s'accoler mais également pour des sanctuaires naturels en partie ouverts et en plein air qui ne possèdent pas de temple. [...]
[...] La base structurelle de la société celtique est la religion et ce sont les espaces sacrés, les sanctuaires ou les temples qui livrent le plus d'informations sur ces mentalités issues d'une mythologie qui reste peu influencée par l'hellénisme. La société gauloise s'est acculturée avec son intégration à l'Empire romain et a développé à partir des territoires celtiques une organisation et des cultes répondant aux valeurs traditionnelles et impériales. Cette évolution ne s'est pas produite uniformément et de nombreuses particularités locales complexifient notre vision de la religion celtique. Ces quelques aspects fondamentaux traitant au domaine du sacré chez les Celtes sont des généralités nécessaires pour une approche plus précise de leur mythologie. [...]
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