« Dieu est mort ! Dieu est mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! » (Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, 1882). Le XIXe siècle a vu l'affirmation de la modernité en Europe. Cette modernité, issue de la philosophie des Lumières et des révolutions américaines et françaises du XVIIIe siècle, porte de nouvelles valeurs, de nouvelles aspirations et de nouveaux modes de vie. Les traditions, et notamment la religion, sont mises à mal par ces bouleversements. La modernité est un phénomène multiple et complexe, que l'on peut centrer sur les États européens les plus puissants de l'époque : le Royaume-Uni, la France, L'Allemagne et l'Italie. Elle traverse tous les domaines, des institutions aux sciences, des croyances aux mœurs. La modernité est un changement paradigmatique durable, qui se fonde sur l'émancipation de l'individu, le rationalisme, mais aussi la démocratie et le libéralisme. Quelle place reste-t-il pour les religions dans ce nouveau monde moderne ? L'Église catholique est la plus concernée par ce problème. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des années 1850 à 1914 et la Première Guerre mondiale, le catholicisme est principalement implanté dans le sud de l'Europe, avec notamment une large proportion de Catholiques en Italie, dans la péninsule ibérique, en France, en Belgique, en Rhénanie, en Bavière et en Autriche, auxquels s'ajoutent l'Irlande et la Pologne. Dans tous ces pays, les Catholiques représentent une écrasante majorité de la population, jusqu'à 98% en Italie.
Peut-on dire comme Nietzsche que Dieu est mort, remplacé par les apports de la modernité ? Il semblait réducteur de n'étudier que l'Église catholique elle-même, c'est pourquoi, autant que faire ce peut, la réflexion examinera le point de vue des populations sur la question suivante : Comment réagissent les Catholiques européens face aux questions que pose la modernité ?
[...] Conclusion Les catholiques sont souvent apparus comme les vecteurs du conservatisme et les défenseurs de la tradition. Au cours de tous les conflits politiques et sociaux du XIXe, c'est souvent du côté de la réaction que l'on va retrouver la majorité des catholiques. Mais les transformations brutales que va engendrer la modernisation des sociétés les obligent à redéfinir leurs modes d'action. Ils sont brutalement attaqués et remis en cause par l'émergence d'une nouvelle pensée, notamment dans les sciences. L'Église se retrouve contestée dans certaines de ses missions avec l'émergence d'un État fort qui veut agir sur la société. [...]
[...] Peut-on dire comme Nietzsche que Dieu est mort, remplacé par les apports de la modernité ? Il semblait réducteur de n'étudier que l'Église catholique elle-même, c'est pourquoi, autant que faire ce peut, la réflexion examinera le point de vue des populations sur la question suivante : comment réagissent les Catholiques européens face aux questions que posent la modernité ? L'étude de ces prises de position, de ces réactions, de ces affrontements se penchera successivement sur trois axes majeurs de la modernité : tout d'abord les bouleversements liés aux développements philosophiques et scientifiques, puis l'émergence de l'État et la montée des nationalismes, et enfin la question sociale et les changements de modes de vie. [...]
[...] On retrouve même certains catholiques dans l'émergence du mouvement coopératif. Les réflexions à l'échelle européenne sur la question du catholicisme social vont se multiplier dans le dernier quart du XIXe siècle. En Italie apparaît l'Opera Dei Congressi qui cherche à répondre aux difficultés sociales tout en imaginant un modèle économique moral qui permettrait d'éviter la misère. En Allemagne, Mgr Ketheller crée un mouvement exigeant une législation sociale pour limiter les effets du libéralisme. À partir de 1884, les catholiques sociaux s'organisent à l'échelle européenne au sein de l'Union de Fribourg ou se retrouvent dans des rencontres annuelles à Louvain. [...]
[...] Le langage mathématique s'impose, avec ses instruments de quantifications. Les propriétés des intégrales, des nombres complexes, ou la géométrie non- euclidienne de Lobatchevski sont découvertes. La physique progresse dans tous les secteurs : électricité, optique, mécanique et thermodynamique ou astronomie avec le calcul de l'orbite des planètes. La chimie organique se développe, et Mendeleïev propose sa classification des éléments chimiques en 1869. Les scientifiques s'allient aux industriels pour développer de nouveaux modes de production, de nouveaux matériaux comme l'aluminium, ou de nouvelles inventions révolutionnaires pour l'époque comme la machine à vapeur puis le moteur à explosion, ou l'électricité et le télégraphe. [...]
[...] Cette attitude des Catholiques non-libéraux va être le ferment du fort anticléricalisme et de l'antichristianisme qui se répandront dans les sociétés européennes avant la Première Guerre Mondiale. Si les Catholiques se divisent sur les découvertes scientifiques et l'esprit rationnel qu'elles renforcent, ils se confrontent également à un autre changement philosophique majeur, avec l'apparition et l'affirmation de la démocratie. L'attitude des Catholiques européens face à l'idée et la pratique démocratiques et républicains Le pontificat de Pie IX, pape en 1846, est vite marqué par les révolutions sociales, nationales et libérales du printemps 1948 en Europe. [...]
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