Economistes et politologues se sont interrogés depuis longtemps sur les sources du développement et les blocages qui confinent certains pays dans un état de pauvreté durable. L'abondante littérature consacrée depuis plus d'un demi-siècle à la croissance économique a révélé que les performances d'un pays ne relevaient pas seulement de causes purement économiques, mais d'un ensemble de facteurs de nature politique et sociale et plus généralement de l'environnement culturel. Celui-ci influence l'activité dans la mesure où il affecte certains caractères des populations : confiance en l'avenir, sens de l'épargne, ardeur au travail, ouverture sur autrui… Or, la religion est une dimension importante de la culture et il y a peu d'aspects de la vie en société qui échappent totalement à son emprise. Dès lors, pourquoi n'influencerait-elle pas la capacité d'un pays à produire efficacement des richesses et à se développer ?
[...] Heath, M. Waters et J. Watson: Religion and Economic Welfare, Journal of Economic Behavior and Organization J. Lecaillon: Foi et Business Model: L'économie de la religion, Paris, Ed. Salvator H. Tinck : Les catholiques, Paris, Ed. Grasset, 2008. [...]
[...] Hebert et R. Tollison : The Marketplace of Christianity, The MIT Press, Cambridge J. Gruber: Religions Market Structure, Religions Participation and Outcomes, WP 11377, National Bureau of Economic Research, Cambridge, mai 2005. L. Guiso, P. Sapienza et L. Zingalès : People's Opium ? Religion and Economic Attitudes, Journal of Monetary Economics W. [...]
[...] Une densité élevée associée à plus de pratique s'accompagne de revenus plus importants, d'une meilleure scolarité, d'une plus grande stabilité matrimoniale Ces effets sont mesurables et statistiquement robustes et ne sont pas dus à une sélection particulière des individus sur le territoire considéré. Plusieurs raisons sont évoquées : l'assiduité religieuse augmente le nombre de relations sociales ; l'institution religieuse procure un soutien moral et éventuellement financier en cas de difficultés ; l'accès à des écoles confessionnelles a des effets positifs à long terme sur les résultats scolaires ; la foi religieuse permet de mieux affronter les problèmes de la vie quotidienne. Mais est-ce le cas pour toutes les religions ? [...]
[...] Guiso et al. aboutissent à des résultats qui permettent des comparaisons entre les principales religions (Catholicisme, Protestantisme, Judaïsme, Islam, Hindouisme et Bouddhisme). Ces résultats indiquent notamment que la confiance et le sens de la coopération sont beaucoup plus encouragés par les religions chrétiennes que par les autres confessions et que, parmi les premières, cet impact favorable est plus puissant chez les protestants que chez les catholiques. Par ailleurs, s'il existe une relation entre religion et intolérance dans toutes les religions, il n'y a pas de différence sensible sur ce point entre catholiques et protestants. [...]
[...] En revanche, les catholiques nés après le concile sont plus réservés à l'égard du marché, ils croient moins à la propriété privée et aux vertus de la concurrence ; et s'ils valorisent toujours l'épargne, ils pensent que ceux qui sont dans le besoin sont victimes des injustices sociales. La conclusion qui s'impose est que le Catholicisme actuel ne fait pas obstacle à la croissance économique, mais qu'il admet la possibilité de l'encadrer. Références bibliographiques R. Barro et R.McCleary : Religion and Economic Growth, Harvard University, avril 2003. R. Ekelund, R. [...]
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