L'Homme athée a souvent été considéré comme un fou, un insensé puisque l'idée d'un monde sans Dieu a longtemps été impensable car étrangère à la pensée commune. Avant l'époque moderne, on observe une certaine rareté des Hommes à se revendiquer athée puisqu'avant cette époque, se déclarer explicitement comme athée s'était faire face à de nombreux dangers. Selon M-F Pellegrin, l'athéisme devient « avouable » lorsque le lien entre morale et religion s'efface.
Autrement dit, ce serait une erreur de penser l'athéisme comme une doctrine antireligieuse, l'athée ne brandit pas ses armes contre l'institution religieuse et ses traditions, mais contre l'idée de penser Dieu dans la réalité. L'athée peut donc reconnaître que la religion est porteuse de certains bienfaits pour l'homme, notamment des bienfaits moraux, mais il refuse de croire en la personne de Dieu.
[...] En effet, les premiers chrétiens ont été accusés d'athéisme par les non- chrétiens puisque ces chrétiens rejetaient la croyance dans les dieux romains. L'institutionnalisation du christianisme en 381 (le christianisme devient religion d'Etat à Rome) amène à considérer l'hérésie comme un acte condamnable. L'athéisme au Moyen-âge Pendant le Moyen-âge, la connaissance de personnes athées est quasi nulle et le mot athée semble avoir disparu. En effet, la revendication des athées se fait rare en Europe mais l'Histoire nous révèle quelques signes de déviance. En ce cas, nous parlerons peut-être plus de scepticisme que d'athéisme. [...]
[...] En Europe, l'athéisme philosophique est la première forme d'athéisme plus ou moins accepté par l'autorité catholique. III. L'athéisme moderne Dans son livre, M. Verret s'interroge sur les fondements de l'athéisme dans la philosophie marxiste et plus précisément sur une conception particulière : l'athéisme moderne. Dans l'introduction de son livre, M. Verret nous explique que les marxistes ne se contentent pas de nier la religion, ils entendent le comprendre Autrement dit, les marxistes essayent de comprendre la force des résistances historiques des croyances religieuses alors que Dieu est, selon eux, inexistant dans les faits. [...]
[...] Cependant, il faut nuancer le fait que l'athéisme a pu se développer de manière plus sereine. En effet, aucun athée n'est réellement reconnu durant cette période, le culte de la Raison n'est qu'un phénomène passager et peu de grands auteurs athées, par exemple, trouveront une place au Panthéon. Dans la seconde moitié du XIX° siècle, l'athéisme va prendre de l'ampleur sous l'influence de philosophes. Beaucoup de philosophes allemands ont contribué à l'idée d'une absence de dieux et se montraient très critiques envers la religion. [...]
[...] D'autres écrits paraissent fondamentaux pour la libre pensée. On aura souvent recours à cette idée de libre pensée pour évoquer l'athéisme surtout pour l'âge moderne qui considère la croyance en Dieu comme une forme d'aliénation. De plus, au fil des époques, l'expression se fait de plus en plus libre ce qui permet à certains auteurs d'exprimer pleinement leur conviction d'athée sans encourir le moindre danger. On peut enfin citer l'œuvre d'Holbach en 1770 qui publie le Système de la nature, après cinq autres livres explicitement athées. [...]
[...] Un athéisme multiforme L'athéisme ne convoque pas forcément des notions religieuses. L'athéisme se développe à travers d'autres disciplines comme la science ou la philosophie. De plus, être athée ne voulait pas forcément dire que l'on niait toute existence de Dieu. En effet, selon l'épître de Saint Paul aux Ephésiens, être athée signifiait sans protecteur divin c'est-à- dire sans Dieu-gardien. Il n'y a ici aucune mention de l'absence de croyance religieuse mais plutôt d'une absence de statut ou de droit de cité dans la communauté sainte. [...]
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