Pour bien comprendre la religiosité populaire, il importe aujourd'hui d'aller à sa « source » et son enracinement dans l'humain. Il faudrait donc l'approcher d'abord, à partir des sciences anthropologiques. Car, ces sciences nous ont permis de comprendre que l'homme est un être social, tissé par des rites, des mythes, des signes et des symboles… C'est donc à partir de ces éléments que nous allons juger de son comportement religieux.
Extrait : "Avant d'entreprendre la description de la structure, de la fonction et de l'efficacité du rite, il nous plaît d'oser, avec certains auteurs, quelques définitions du rite. Le rite peut-être défini comme « un comportement caractéristique d'un groupe et reconnu de lui, répété par les individus, et qui a au moins pour signification de produire leur appartenance à ce groupe ». Les rites sont un genre de grammaire sociale et nous permettent tour à tour de nous composer un personnage selon les différentes situations de la vie. Il s'agit d'un comportement, d'un ensemble de gestes composant une certaine activité. C'est donc un geste codifié, élaboré avec soin et précision pour soustraire l'homme de sa banalité et du cours quotidien de son existence. Dans cette vision, nous pouvons classer : les fêtes nationales et saisonnières, la remise des diplômes de fin d'apprentissage et même les processions religieuses, les pèlerinages, les neuvaines, etc.…"
[...] C'est le ‘'performatif'' des spécialistes. La performativité du langage de la foi consiste à rendre effectives en tant qu'acte de la parole, un certain nombre d'attitudes (chemin de croix, procession ) comme l'adhésion, l'adoration, la confiance. Le caractère ‘'performatif'' nous donne l'idée la plus précise du fonctionnement des sacramentaux, de la parole sacramentelle, de sa nature et de son efficacité. L'acte sacramentel de parole fait ce qu'il dit par la foi du récipiendaire puisque portée par l'Eglise, et sa portée est contraignante, parce qu'il est posé dans une Eglise instituée, ou des ministres sont habilités à l'effectuer. [...]
[...] Il est différent des signaux, des chiffres et des symboles. Le signe ne fait pas généralement référence à une connaissance plus intime. Quant à la réalité symbolique, elle est congénitale à l'homme .L'intérêt de l'homme pour le symbole est universel. Du grec sumbolon le symbole se définirait comme une réalité qui comporte derrière le sens visible, un objectif, un sens invisible, caché en profondeur. C'est aussi une représentation imagée, figurée, concrète d'une notion abstraite. Signe conventionnel, le symbole nous conduit dans un univers que le langage ne saurait soupçonner. [...]
[...] Car ici, le sens d'un mot est tranché dans son usage et vis-à-vis du contexte. C'est pourquoi dialoguer, communiquer n'est pas seulement parler, mais vouloir que deviennent communes, pour de justes raisons, les visées avancées par les différents partenaires. Le monde du discours affecte la communauté du discours. A quoi servirait à l'interlocuteur une bénédiction donnée en grec par exemple, une neuvaine en latin? Le discours porte au langage une proposition au monde, un mode d'être, un projet déterminé de vie. [...]
[...] Dans la célébration chrétienne, cette parole est parole de Dieu. Elle est bien différente de la parole humaine et de la magie. Son but est d'atteindre l'homme dans l'aujourd'hui de son existence. L. PANIER affirmera que : ‘'si le Dieu des chrétiens est un Dieu qui parle, et dont la parole est incarnée, le projet de la théologie (et de la liturgie) est d'actualiser et de manifester, pour un sujet humain, le lieu de la réception de sa parole, l'effet et les traces de celle-ci dans la structure de l'humain''. [...]
[...] Il est impossible de parler de parole sans évoquer la langue et le langage. Mais avant de voir les rapports qu'ils entretiennent entre eux, faisons d'abord la distinction des termes, et cela en vue de les unir. La parole, en un sens, est un mot ou un ensemble de mots servant à exprimer la pensée. Il peut être aussi la faculté de parler, d'exprimer la pensée au moyen de la voix. En linguistique, c'est l'utilisation, la mise en acte du code qu'est la langue par les sujets parlants, dans des situations concrètes de communication. [...]
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