Trois grandes orientations émergent dans cette portion d'Église qui regroupe la vie consacrée et les « communautaires » chrétiens : la vie religieuse telle qu'elle a évolué à la suite de Vatican II, le courant de restauration présent à l'intérieur d'Ordres anciens comme dans des fondations nouvelles, et enfin les associations de fidèles menant une vie communautaire – généralement issues du Renouveau charismatique – qui sont davantage dans la ligne d'une forme renouvelée des instituts séculiers.
Chacun est venu parce que Dieu est l'objet de son amour, Dieu perçu à travers ce qui attire dans ce mode de vie. L'affectivité spirituelle est donc concernée. Mais quel rôle y joue-t-elle précisément ? Quel niveau de l'affectivité est mis en cause ? S'agit-il bien de l'affectivité spirituelle ? Un discernement s'impose.
[...] Mais aujourd'hui, de nouveaux maîtres sont apparus : Freud, Frankl, Jung. Ils s'intéressent au psychisme. Nous devons intégrer leur apport dans la mesure où il est compatible avec la foi. Ne faut-il pas faire dans ce domaine ce que saint Thomas a fait avec Aristote ? Nous devons retrouver la dimension holistique de la théologie. Il faut arriver à élaborer un psy-thomisme. Non, diront d'autres : c'est la psychospiritualité qui est chemin du salut aujourd'hui, elle permet d'atteindre tout l'être et pas simplement la tête. [...]
[...] des blessures enfouies dans l'inconscient ? Nous devons découvrir à frais nouveaux que le Christ est le grand thérapeute. Il suffit de regarder les ravages produits dans les communautés religieuses où les supérieurs ont eu l'imprudence d'envoyer leurs frères ou sœurs chez des psychiatres non chrétiens. Il faut absolument unifier la démarche de guérison psychologique et la démarche spirituelle. On a laissé inexploitée la puissance de guérison des sacrements. La confession a été délaissée. N'aurait-on pas dû prendre en compte sa dimension thérapeutique ? [...]
[...] La foi est délectation dans l'attraction exercée par le Christ par un don du Père ; l'espérance est certitude que ce qui est promis sera un jour totalement donné, que notre désir possédera son objet : le partage de la vie de Dieu ; et la charité est attachement, adhésion à Dieu dans l'amour. L'affectivité spirituelle draine aussi toutes les forces vitales, elle réoriente le désir, réorganise la vie et par là même se répercute sur le corps, sur le psychisme, sur l'inconscient, sur la vie morale et aussi sur l'affectivité sensible : les émotions et les pulsions. [...]
[...] L'affectivité sensible et l'affectivité supérieure ne sont pas deux réalités étrangères l'une à l'autre : elles ont un retentissement l'une sur l'autre. Elles sont elles-mêmes inséparables du troisième seuil d'affectivité : l'affectivité spirituelle, qui les imprègne comme le liquide qui assouplit une éponge lorsqu'on le verse sur elle. Les deux premiers niveaux de l'affectivité entrent en activité lorsqu'ils sont mus par un élément extérieur. À l'inverse, la source des mouvements de l'affectivité spirituelle vient d'en haut : nous pouvons être affectés par Dieu, touchés par sa Parole, attiré par le Christ, mû par l'Esprit Saint, parce Dieu nous en a donné la capacité. [...]
[...] Cela ne suffit pas : la politique est pourrie, et la société en décomposition. Nos contemporains ont soif d'une spiritualité renouvelée. Nous devons redécouvrir la spiritualité à frais nouveaux, en interrogeant le Nouvel âge, tout ce qui est proposé sur le marché de la spiritualité et de la psychologie. C'est là que nous avons à apporter le message chrétien. Nous devons renouer avec le monde invisible. Les guérisons, les miracles, les apparitions, les conseils que les âmes du purgatoire donnent à des voyants, tout cela attire. [...]
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