Toute la culture ambiante, marquée par l'essor des sciences humaines qui font partie de la culture occidentale moderne, conduit à prendre en compte avec plus d'attention notre humanité dans notre vie spirituelle. Si la vie spirituelle n'est pas une vie humaine, elle ne peut être crédible. Or la psychologie est une dimension de notre humanité qui doit être particulièrement prise en compte dans la vie spirituelle, car elle y est profondément liée. Elle lui sert de point d'ancrage. On ne peut donc négliger l'impact de la psychologie sur la vie spirituelle. Et un accompagnateur spirituel de jeunes, particulièrement pour un candidat au noviciat, ou pour des novices, est amené à se demander un jour ou l'autre si, pour tel ou tel, un accompagnement psychologique ne serait pas bénéfique ou même nécessaire. Mais comment aider ce jeune à le discerner ? Ce qui revient à dire : comment l'aider à voir qu'il y a des obstacles à déblayer pour mieux accueillir la grâce au creux même de son désir ?
Il est difficile de répondre d'une façon générale, car c'est un ensemble de données très personnelles qui permet de discerner dans chaque cas. Il est cependant possible de dégager quelques constantes.
Tout d'abord dans quel contexte est-on amené à se poser la question ? J'en vois trois : quand un jeune a décollé du réel, quand il vit dans une angoisse continuelle, quand il est dépassé par ce qu'il vit et n'est plus capable d'assumer le présent.
[...] C'est ligoter quelqu'un au lieu de le conduire vers la vérité qui rend libre. Il est donc important de ne pas confondre des réactions purement psychologiques avec des attitudes qui sont une expression de la vie spirituelle. Souvent les deux sont mêlées, mais il faut savoir quelle est la dominante présente. Il est donc essentiel d'arriver à situer de quelle nature est un comportement, une parole, pour comprendre la cause du malaise Capter les signes révélateurs d'une difficulté a. Qu'est-ce que le jeune dit de lui-même ? [...]
[...] Le Christ est devenu un féticheur qui fait échapper l'homme à sa condition d'homme en lui assurant la guérison en deux sessions La troisième session plaque dessus un vernis de doctrine chrétienne. L'homme met la main sur le Christ pour la santé de son moi ! Bibliographie indicative La grâce peut davantage : L'accompagnement spirituel de André Louf (Broché - 2 septembre 2005) L'accompagnement psychologique et spirituel : Guide de relation d'aide de Jacques Poujol (Broché - 10 octobre 2007) J.-F. Catalan, Expérience spirituelle et psychologie, Coll. Christus, D.D.B./Bellarmin, p. 18-19. [...]
[...] Dans un langage plus simple, on peut dire : ceux qui deviennent réellement chrétiens. Une relation se noue avec Dieu qui est une relation totale de personne à personne enracinée au cœur même de l'expérience de son péché. La foi commence à imprégner toutes les dimensions de l'être, mémoire, intelligence, volonté, non de façon théorique, mais par une lumière qui vient du cœur. C'est l'éblouissement devant la découverte d'un monde nouveau, le monde de Dieu où l'on est introduit de façon vitale. [...]
[...] La cause est à chercher du côté des conditions de vie que secrète notre monde : la névrose, la dépression, mais aussi l'immaturité due à une interminable adolescence touchent beaucoup de personnes, de façon plus ou moins forte il est vrai. Il ne s'agit donc pas d'une cause à proprement parler spirituelle. Il faut pourtant noter que cette question commence à apparaître dans la littérature seulement à partir du XVIIIe siècle. Elle n'est certainement pas sans lien avec l'apparition de l'athéisme. [...]
[...] Le cœur terme qui, dans la tradition chrétienne, renvoie à l'intériorité spirituelle apprend ainsi à penser. La volonté, elle aussi apprivoisée, va pouvoir collaborer et poser des actes contraires à ceux que le manque de confiance ou la peur ont entraîné à accomplir. À cette étape, la confiance est un élément clef. Il faut la certitude d'un regard posé sur soi qui fait confiance aux possibilités cachées, pour commencer à sortir de soi, à faire confiance à soi-même. C'est comme l'escargot qui, lorsque la pluie bienfaisante tombe, pointe ses cornes, puis déploie tout son pied hors de sa coquille. [...]
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