L'institution du shabbat a connu une longue évolution. C'est à l'époque de l'exil à Babylone qu'elle va pendre corps. Elle fut primitivement une fête de pleine lune, fête célébrée dans de nombreuses civilisations du Proche Orient ancien. A ses côtés apparaît la mention d'un septième jour, jour de repos. Ces deux pratiques longtemps indépendantes vont fusionner pendant et après l'exil pour donner le shabbat, « jour de repos du septième jour ».
Les deux pratiques ont cohabité pendant la période préexilique. Ce n'est qu'à partir de l'exil qu'elles ont fusionné, dans le contexte de ce grand bouleversement que fut pour Israël la déportation à Babylone. Israël n'a plus de terre, plus de temple, plus de roi. En exil et de retour d'exil, les prêtres ont alors le souci de donner à Israël une institution qui reconstruise son identité, la renforce : le shabbat devient alors un jour de repos hebdomadaire (...)
[...] La parashah du jour est ensuite proclamé par un lecteur choisi à l'avance, le ba'al qore'. A la lecture de la Torah succède la lecture de la haftarah : cette lecture se fait à partir d'un simple livre et non pas d'un rouleau pour marquer les différents niveaux d'importance entre les trois parties de la Bible : La Torah, les Prophètes, les Ecrits. Chaque shabbat se définit par le passage de la Torah qui est lu, il en porte la teinte Chacun est invité à creuser les différents sens de ce passage. [...]
[...] La liturgie proprement dite d'entrée en shabbat est le Qabbalat Shabbat. La liturgie peut commencer avec le Yedid Nefesh : Viens bien-aimé de mon âme Une coutume veut que, surtout dans les milieux hassidiques qui ont adopté le siddour séfarade[67], on récite le Cantique des Cantiques[68]. On récite ensuite les psaumes 95 à 99 et le psaume 29. Ces psaumes célèbrent la grandeur de Dieu, sa puissance, sa royauté, sa gloire, sa sainteté Israël acclame son Créateur et son Sauveur. [...]
[...] Cette bénédiction centrale est appelée "sanctification du jour" (Qeddoushat HaYom) et n'est pas la même le soir, le matin et l'après-midi. La bénédiction centrale du soir de shabbat est très ancienne, elle fait mémoire de la création et du repos de Dieu et rappelle que le shabbat est propre à Israël. L'office se termine par l'hymne habituel Alenou Leshabeah (c'est à nous de louer) composé à l'époque des Amoraïm et par le Qaddish.[76] V.3. Temps familial La tradition veut que sur le trajet entre la synagogue et la maison, chacun soit accompagné par deux anges, un bon et un mauvais. [...]
[...] Dans le portrait de Judith, par exemple, le respect du shabbat tient une place importante (Jdt 10, 2). Au 2ème siècle avant J.C. sous Antiochus Epiphane, 2M constate qu'il n'était même pas permis de célébrer le shabbat, ni de garder les fêtes de nos pères, ni de confesser que l'on était juif. Célébrer le shabbat, c'est en quelque sorte confesser sa judaïté. 1M parle du saint jour du shabbat Certains juifs pieux préfèrent se laisser tuer plutôt que de violer le shabbat (1M 32-38); d'autres renoncent à poursuivre leurs adversaires et à s'emparer du butin car on était avant le jour du shabbat. [...]
[...] Le récit du déluge met particulièrement en évidence l'importance du septième jour : Lorsqu'arriva le septième jour, je fis sortir une colombe, et la lâchai la colombe revint ainsi que l'hirondelle mais le corbeau lui ne revint pas, annonçant ainsi l'assèchement des eaux du déluge.[16]Des textes d'Ugarit (2ème millénaire avant notre ère) comme la légende de Keret se réfèrent également à un septième jour.[17] Quelle valeur symbolique donner au chiffre sept ? On parle souvent de plénitude, de perfection. H. Cazelles écrit que le chiffre 7 est plus un symbole de cycles indéfinis que de plénitude. Au terme de cette enquête sur les origines du shabbat nous faisons plusieurs constats. Le jour de la pleine lune était un jour important. [...]
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