Notre société occidentale, qui fonde sa modernité sur le développement continu de la techno science, se caractérise par le déclin de la religion. Ainsi, il apparaît d'emblée que la science et la religion sont par essence concurrentes, voire incompatibles. L'homme, en tant qu'être rationnel et «animal politique», devrait rejeter la tradition religieuse pour appréhender la modernité scientifique. Pourtant, notre société post-moderne, qui est marquée par une très forte culture scientifique, se manifeste également par l'apparition de nouvelles formes de religiosités. Par conséquent, il semble que la science et la religion sont en réalité compatibles, voire complémentaires. L'homme, en tant qu'être humain et «animal métaphysique», ne pourrait se débarrasser du sentiment religieux.
Mais alors, l'homme, en tant que destin individuel et l'Homme en tant que destin collectif sont-ils réconciliables par l'émergence d'une nouvelle spiritualité scientifico-religieuse?
[...] Elles ont des éléments de la science ultramoderne (physique quantique, supraconductivité), de la psychologie (travail sur soi- même, techniques de relaxation, rebirth), des para sciences (occultisme, voyance, numérologie, magie L'homme post-moderne est par exemple chercheur au CNRS le jour et membre de la secte du Mandarom la nuit. Ainsi, le savoir scientifique et la croyance religieuse s'entremêlent: mais, ces croyances scientifiques sont une pseudo croyance sans savoir. L'Ethique: une nouvelle spiritualité? Mais, plutôt que de se désintégrer en s'entremêlant, la science et la religion peuvent s'intégrer, ou du moins se mêler. La surface laïque de rencontre entre la religion et la science est l'Ethique. En effet, l'accroissement des connaissances scientifiques, des outils et des techniques va de pair avec le développement d'interrogations vitales. [...]
[...] De plus, l'homme est avant tout un être social qui participe à la construction de l'Homme. Or, l'identité de la société se construit par ses choix en matière de science et de religion: la société française interdit par exemple le clonage et le voile à l'école. Il ne s'agit pas de courir vers une identité collective et dogmatique où le moi serait noyé dans un nous déresponsabilisé. Les convictions collectives dégénèrent souvent en fanatisme et entraînent alors l'intolérance religieuse et la violence politique et belliciste. [...]
[...] En effet, l'omniprésence de la science et de la technique a pour corollaire la laïcisation de la société jusqu'à la «mort de Dieu» annoncée par Nietzsche. La science aurait donc combattu la religion jusqu'à la faire disparaître. Le savoir scientifique et la croyance religieuse sont donc concurrents dans l'histoire et même incompatibles par essence. Pourtant, des interrogations métaphysiques persistent aux réponses aux questions scientifiques. Mais au fond, si la science et la religion sont concurrentes, n'est-ce pas parce qu'elles ont des caractéristiques communes? [...]
[...] Les hypothèses scientifiques et le «cercle herméneutique» de l'expérience scientifique sont le moteur de la recherche scientifique. Plus loin, la science d'après Nietzsche, une «foi métaphysique» en le «monde vérité». D'ailleurs, tout comme la religion peut dégénérer en fondamentalisme religieux par une croyance fanatique, la science peut et a dégénéré en scientisme par une croyance erronée: la progression scientifique et technique aura pour conséquence le progrès moral de l'homme et politique de l'Homme. La science apparaît alors comme une nouvelle religion. [...]
[...] Cette religion du résultat concilie immédiateté en proposant des effets immédiats aux rites et des certitudes immédiates, et richesse avec la théologie de la prospérité. De même, la science et la religion s'adaptent à l'individualisme libéral, voire libertaire. L'individu-roi est réticent à la normativité et à la Vérité et rejette tout comportement collectif. Ainsi, selon Vernette, l'individu devient de plus en plus un consommateur, qui dans le «supermarché des religions», se façonne une «religion à la carte», «zappe d'une tradition religieuse à une autre». L'homme moderne bricole avec la croyance: ses croyances sont multiformes, bizarroïdes, «clignotantes». [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture