La règle de saint Augustin ne parle que de charité et de communion, de la première à la dernière ligne. D'où la question : n'aurait-elle pas quelque lien avec l'ecclésiologie de communion remise en lumière par Vatican II ? Et n'y aurait-il pas dans la règle une façon originale de présenter la vie religieuse, qui découle de l'ecclésiologie de communion ?
Si oui, comment situer la règle par rapport à Vita consecrata, qui est le point d'aboutissement de la réflexion postconciliaire sur la vie consacrée ? Il est légitime de se demander si cette ecclésiologie augustinienne est présente dans la règle et donc si la règle est en harmonie avec l'ecclésiologie de communion de Vatican II.
[...] Par l'Esprit, les communautés de vie consacrée sont guidées dans l'accomplissement de leur mission de service de l'Église et de toute l'humanité, selon leur intuition originelle (VC 42) Le 45 reviendra sur la première communauté de Jérusalem et en déploiera les harmoniques : les fidèles sont assidus à l'écoute de l'enseignement des apôtres, à la prière commune, à la participation à l'eucharistie, au partage des biens matériels et spirituels (cf. Ac 42-47) Cette brève approche de Vita consecrata sous l'angle de l'ecclésiologie de communion permet de percevoir l'actualité de la règle. La règle de saint Augustin pourrait même être un point de départ pour repenser une théologie spécifiquement augustinienne de la vie religieuse. [...]
[...] Tout ce qui fait la vie du chrétien devient la vie du Christ et vice versa. H. Conclusion Le salut accordé par le Christ, est donné dans son Corps. Par sa croix et le don de son Esprit qui répand la charité dans les cœurs, le Christ réconcilie les hommes avec le Père et entre eux et en fait des membres de son Corps et la demeure de Dieu. Et cette charité qui soude les membres entre eux et avec leur Tête, se déploie dans un partage des biens. [...]
[...] 449) Celui qui fait ainsi une habitation pour le Seigneur est un (unum) avec ceux qui font aussi une habitation pour le Seigneur Soulignons que la dimension personnelle est affirmée aussi fortement que la dimension de communion. L'adhésion de chacun au Seigneur est indispensable pour qu'il y ait communion. D. L'eucharistie, sacrement de l'unité Le sermon 272, prononcé le jour de Pâques pour les néophytes de la nuit pascale, comporte une mention d'Ac Il fait apparaître un lien très profond entre l'Église et l'eucharistie, plénitude de l'initiation baptismale. [...]
[...] La Trinité est source de la communion entre les frères. Mais cette communion est aussi tension vers la Trinité. Ce mouvement dynamique en est un élément fondamental La communion monastique, sacrement du Royaume La vie de la communauté, étant vie dans le Corps du Christ trouvera son accomplissement, sa plénitude, dans le Royaume : la vie avec Dieu y sera une vie de parfaite concorde dans la paix où tous jouiront du même Bien commun, Dieu. L'eucharistie tend les frères vers cette vie, et la rend déjà présente sacramentellement. [...]
[...] Mais cette communion n'est pas fusion. Nombreux sont ceux qui sont rassemblés en un. La communion dans le Christ se traduit par la mise en commun des âmes et des cœurs pour faire une seule âme et un seul cœur, c'est-à-dire pour chercher une totale unanimité à tous les niveaux. Je cite un texte d'un commentaire dominicain de la règle de saint Augus7 tin, du XIIIème siècle, qui a parfaitement exprimé la dimension englobante de l'unanimité : Heureuse unanimité qui donne la même âme, qui fait croître unanimement, défendre unanimement la foi, accomplir unanimement les œuvres de la foi, être assidus unanimement à la prière, se consacrer unanimement à la Parole de Dieu, prêcher unanimement la foi, s'adonner unanimement à la contemplation, se consacrer unanimement aux œuvres de miséricorde, travailler unanimement à la doctrine sacrée. [...]
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