« Le droit à la culture, c'est purement et simplement la volonté d'y accéder. » (André Malraux, Postface des Conquérants)
Dans les esprits, les notions de «foi religieuse» et «culture religieuse» s'entremêlent et il n'est pas au goût du jour d'être un fervent croyant. La banalisation de l'information installe dans les esprits l'analogie religion / fanatisme. Comment expliquer cet état de fait ?
Les deux mots clés de la culture jeune sont «média» et «immédiat». Le vocabulaire religieux envahit les écrans, une série «culte» ou «mythique» prône de nouveaux modèles : le justicier dans certains films est armé et il a en main le pouvoir de vie et de mort. Il est le symbole de l'héroïsme. De même, les jeux vidéo désacralisent la vie. Les enfants réduisent les personnages en mares de sang et sans culpabilité puisque le mort ressuscitera à la prochaine partie.
Certes, la connaissance religieuse est transmise par les parents. Mais les générations Flower Power ou Jesus Christ Super Star se sont libérées du carcan religieux que leur avaient imposé leurs parents : la messe obligatoire du dimanche et les menaces d'enfer pour les enfants désobéissants. L'hédonisme des hippies ne laissait aucune place au rachat du péché originel. Et c'est cet esprit de libération qu'ils ont inculqué à leurs enfants.
[...] La télévision peut également avoir un rôle de «nounou» qui apaise les enfants trop turbulents. Si le film La passion du Christ (Mel Gibson) a attiré les foules, était-ce pour le message qu'il désirait faire passer ou pour assouvir des spectateurs voyeurs? En effet, les souffrances, l'intolérance, la violence font désormais partie du paysage quotidien. L'immédiat se manifeste surtout dans l'acquisition de biens matériels (en opposition avec le commandement: ne convoiteras pas le bien d'autrui»). Chez les jeunes, ce sont surtout les vêtements qui sont devenus leurs dieux. [...]
[...] Réflexion sur la pertinence de l'enseignement du fait religieux dans les écoles laïques Le droit à la culture, c'est purement et simplement la volonté d'y accéder. .Malraux, Postface des Conquérants) Les jeunes et l'inculture religieuse Dans les esprits, les notions de «foi religieuse» et «culture religieuse» s'entremêlent et il n'est pas au goût du jour d'être un fervent croyant. La banalisation de l'information installe dans les esprits l'analogie religion/fanatisme. Comment expliquer cet état de fait ? Les deux mots clés de la culture jeune sont «média» et «immédiat». [...]
[...] Un étudiant en littérature peut-il aborder l'étude du Paradis Perdu de John Milton sans avoir lu la Bible. Comment appréhender sa vision de Satan si l'on ne connaît pas l'originale ? L'objectif majeur de l'enseignement religieux serait donc la recherche de valeurs oubliées, une ouverture sur toutes les cultures et surtout la compréhension des valeurs de chacun. Qui dit compréhension intellectuelle dit tolérance, non-jugement, acceptation et respect de la différence. Ce serait remonter le temps et revenir avant que les multiples langues ne sèment la zizanie dans la Tour de Babel. [...]
[...] Or Albert Einstein proclamant dieu ne joue pas aux dés ou le généticien Albert Jacquard ne sont-ils pas la preuve du contraire ? Ce phénomène d'inculture religieuse ne touche pas seulement les écoles laïques. Les lycées catholiques accueillent aujourd'hui des élèves de toutes confessions et les enseignants n'y sont plus des religieux. Il ne s'agit pas de détruire l'héritage que nous a légué Jules Ferry mais de permettre aux jeunes de se forger une identité qu'ils auront choisie en connaissance de cause. III) A qui incombe cet enseignement ? [...]
[...] II) Les objectifs de l'enseignement du religieux L'enseignement du religieux n'est pas un enseignement religieux Il ne faut pas mélanger fait religieux et foi imposée. La connaissance du fait religieux ouvre les portes à toutes les cultures et à tous les niveaux. Les enfants qui se délectent devant le dessin animé de Disney savent-ils que le père d'Ariel est Poséidon et que le tableau échoué dans les profondeurs de l'océan est une œuvre de Leonard de Vinci ? Les adeptes d'E.T. [...]
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