Lorsqu'éclata la Révolution de 1789, le monastère de Nay était très fervent et prospère ; la communauté se composait de dix-huit sœurs : les Mères d'Orticos, de Sainte-Colombe, de François de Camps, de Lagarrrigue, de Castelbajac, de Cours, Marie Philippe de Lannes, Delpech ; les sœurs Saint-Michel de Capdebosq, Marie Lacroust, Madeleine Oustalot, de Pescatelle, de Villeneuve, Saint Joseph, sœur de Brunet (ou Brusset), Jeanne Dubroca, Jeanne Lasserre novices simple et Marie Dencausse converse.
Deux biographies de l'une d'entre elles, la M. Dubroca, nous sont parvenues. La première est une copie d'un document de Nay intitulé : « Monastère des Dominicaines de Nay, Révolution 1793 » : elle a été envoyée à Mauléon par une sœur de Nay. La deuxième, écrite par sœur Marie-Agnès de Mauléon, s'inspire de la première – elle en est même une copie en maints passages. Elle a pour titre : « Notice sur la Révérende Mère Dubroca, religieuse du couvent de St Dominique fondé à Nay en 1666 par la Mère Anne d'Abillon, religieuse du couvent de Prouille ». Dans cette deuxième mouture, on reconnaît le style de M. Marie Agnès qui use facilement des superlatifs.
[...] Dès qu'elle eut appris le projet qu'avait formé le et 29 mai 1792, décret sur la déportation des prêtres réfractaires. Évêque de Bayonne de 1802 à Il demanda la dispense à Sa Sainteté Pie VII Pour plus de détails, voir SŒUR MARIE-ANCILLA, Le Monastère du Très Saint Rosaire de Mauléon et sa fondatrice (1857-1896). Une restauration dominicaine, Institut Historique Dominicain, Rome, (à paraître) Père Lacordaire1 de ramener en France l'Ordre2 dont elle était fille, elle ne cessa de prier pour le succès de cette grande entreprise. [...]
[...] Le jeudi saint 1857, vers trois heures du matin, elle pria son infirmière de l'aider à se préparer pour la messe de dix heures. L'infirmière lui fit entendre que c'était trop tôt. Mais vers huit heures, elle voulut descendre auprès de Jésus et sans attendre qu'on l'y porte, elle se rendit au chœur, soutenue par deux sœurs. Elle communia une dernière fois au milieu de la communauté. Après l'action de grâces, elle regagna sa chambre et se remit au lit : elle ne devait plus se lever que de courts instants. [...]
[...] L'ardeur révolutionnaire des masses croissait ; les journées du 20 juin et du 10 août entraînèrent la suspension du roi. Par un décret du 11 août, les sœurs ne pouvaient recevoir une compensation de la confiscation de leur bien que par le serment de Liberté-Egalité. Puis par le décret du 18 août, même les congrégations qui n'avaient pas de vœux solennels furent supprimées1. Les massacres de septembre marquèrent le début de la Terreur et le 22 du même mois, la république était proclamée. Le 11 décembre verra commencer le procès du roi. [...]
[...] Fidèle à ce principe, tout en gémissant, la Mère Dubroca se taisait ; elle nourrissait cependant, dans le secret de son cœur, l'espérance de voir refleurir l'observance dans son monastère. Sa patience fut récompensée : en 1851, la régularité primitive était rétablie et deux ans plus tard, les classes étaient fermées4. Sœur Jeanne était au comble de ses vœux. L'intercession La Mère Dubroca avait reçu de Dieu une immense charité : toutes ses paroles, toutes ses actions en portaient l'empreinte. Elle était en particulier assidue à l'intercession. Elle priait surtout pour le clergé et les ordres religieux. [...]
[...] Un serment de liberté et de haine à la Royauté fut exigé par le pouvoir révolutionnaire, sous peine de prison et de mort. À cette nouvelle, M. Dubroca vint chercher sa fille pour la mettre en sécurité. Il lui apportait une toilette selon son rang, comprenant un chapeau décoré d'une cocarde tricolore. Mais la jeune sœur, malgré sa déférence pour les volontés de son père, ne put souffrir cet ornement profane et le retira soudain avec une sainte indignation et un souverain mépris. [...]
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