Notre époque est non seulement un temps de mutation, comme l'histoire l'est toujours, mais temps de cassure. Nous sommes dans une société en crise, fracturée : c'est la fin d'un monde, comme les invasions barbares ont marqué la fin de l'Empire romain. C'est la situation qu'a vécue Augustin dans Hippone assiégée par les Vandales. Il s'ensuit que la gestion des événements échappe à tout le monde, au plan politique, social, économique, culturel. Les mouvements de populations ne peuvent être contrôlés ; les mœurs se dégradent, la corruption est omniprésente ; personne ne peut gérer la violence qui se déchaîne : une civilisation s'écroule. Ceci a existé à d'autres périodes de l'histoire.
Ce qui est nouveau, c'est la dimension de la situation. Le monde, pour les Romains, se réduisait au pourtour de la Mer Méditerranée. Aujourd'hui le monde a une dimension planétaire et une menace de destruction globale se profile à l'horizon. On parle de sauvegarder la création : mais qui maîtrise la pollution ? Comment regarder cette cassure ? La fin d'un monde est-elle la fin des temps ? Ou la déstructuration présente ne pourrait-elle pas être un seuil pour accéder à une civilisation nouvelle ?
[...] Car alors, on plaque une loi sur une situation. Dans une situation mouvante, se raccrocher à ce qui s'est toujours fait est le plus sûr moyen de mourir. Les lois ne sont pas une réponse toute faite. La place prise par l'individu grandit dans tous les secteurs de la vie. Avec l'abolition des frontières, chacun veut retrouver sa particularité : sa langue, ses coutumes. Il veut affirmer son identité en développant ce qui manifeste son appartenance à un groupe restreint. [...]
[...] Conséquences sur la vie religieuse On se sécurise en durcissant ce que l'on est. Cela peut être par exemple pour des moniales, une survalorisation de la clôture. Qui est moniale ou qui ne l'est pas ? Une attitude raide empêche l'accueil des jeunes, des frères ou sœurs qui sentent autrement. On veut un modèle unique. Il faut distinguer les réactions sécuritaires de la quête de sécurité. La recherche de la sécurité que donne une institution dans un monde où l'insécurité est partout présente chômage, incertitude du lendemain, etc. [...]
[...] C'est une seule âme et un seul cœur tendus vers Dieu comme le dit sa Règle Narcisse et la déesse psy La déesse Echo, seule interlocutrice de Narcisse, l'enferme dans une conscience de luimême coupée de la réalité extérieure. Ce pourrait bien être le rôle joué par certains psy La psychologie pourrait bien être aussi le tain du miroir trompeur de la fontaine de Narcisse. Elle est un miroir qui renvoie à l'homme une image très partielle et superficielle de lui-même. Quand on attend d'elle une entrée dans le connais-toi toi-même on tombe dans un enfermement sur soi. [...]
[...] Il faut réformer la loi pour éviter un pareil scandale. Des réflexions de ce genre sous-entendent qu'il n'y a pas de valeur morale qui s'impose à la liberté : je crée moi-même les règles morales en fonction de ce qui me convient. La société ne joue plus aucun rôle pour transmettre et imposer la morale. Des propositions sont lancées et font l'objet de compromis et de négociations, comme par exemple pour le préjudice d'être né handicapé. Il y a tensions entre la revendication pour chacun de choisir sa morale, et les règles indispensables pour permettre un minimum de vie ensemble. [...]
[...] Tout ce qui isole, qui coupe les relations, qui rend sourd à la parole de l'autre, à la Parole de Dieu. Ce peut être le self-service, le Walkman, la psychologie, un Dieu-mère La bulle d'un double miroir Narcisse s'est laissé trompé par le miroir. Quels sont nos miroirs aujourd'hui ? J'en vois deux : le développement personnel et les diverses sortes de psy La quête de l'harmonie et du développement L'anonymat des grandes villes, l'insécurité de l'avenir, engendrent inquiétude et dépression. [...]
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