Économie et Société - Max Weber (1921) - Comment Weber explique-t-il l'influence du salut dans les différentes religions sur le comportement des croyants ?

Thèmes abordés

Weber, Max Weber, croyance, Différenciation culturelle, libre exercice du culte, Religion, éthique, judaïsme, catholicisme, église, loi divine, dieu, Gottinnigkeit, dalaï-lama, Totem, Église catholique, dogme, confucianisme, christianisme, pratique de la religion, théologie, islam, prophéthie, comportement des croyants, formes de salut

Résumé du document

Nous étudions ici un extrait du livre « économie et société » paru en 1921 à titre posthume. Le titre de l'extrait dont il est question ici est « les voies du salut et leur influence sur la conduite de vie », il s'agit du paragraphe 10 du second tome. Dans un premier temps, il est important de définir ce que Max Weber entend par ces termes.

La conduite de vie, aussi appelée Lebensführung est, est un terme très utilisé par Weber dans son ouvrage « sociologie des religions ». Toutes les manières de faire, de partager, de s'organiser, de se coaliser, de produire entrent dans ce concept. Selon le CNRTL, le salut est le fait d'être délivré de l'état de péché et de souffrance, et d'échapper à la damnation.

Il s'agira donc de comprendre l'interrogation suivante : comment Weber explique-t-il l'influence du salut dans les différentes religions sur le comportement des croyants ?

Extraits

[...] La vision de l'intellectualisme et de la théologie dépend des religions, parfois on préfère un rapport émotionnel, parfois non. Les religions qui croient en la prédestination ont un mode de vie éthique rationnel et un rapport moins émotionnel avec Dieu. Les formes de salut varient selon les religions. La grâce peut être accordée sous différentes formes ou même ne pas être accordée. Le rôle de. s Dieu. x est essentiel et dicte aux croyants la meilleure façon d'obtenir le salut selon les écrits de leur religion. [...]

[...] C'est aussi le cas de l'islam et du judaïsme primitifs qui ont foi dans la puissance de leur Dieu et de leurs prophètes. La vérité est contenue dans le livre sacré et aucun dogme ne se développe par la suite. Dans les religions non prophétiques, comme le confucianisme, la qualification éthique est rattachée à l'éducation littéraire, scolaire, mais aussi à la mémorisation et aux capacités de compréhension de l'individu. Il existe donc des différences entre la masse qui n'est pas éduquée et ceux qui ont des qualifications intellectuelles. [...]

[...] III - Le rôle des dieux dans le salut humain A - Les dieux et les héros, sauveurs des hommes Lorsque les œuvres de l'individu ne suffisent pas à atteindre le salut, il peut encore compter sur l'aide des dieux incarnés et des héros. En effet, les héros et les divinités incarnés possèdent le pouvoir d'octroyer aux hommes le salut. Ils peuvent atteindre cet objectif par l'effet d'une activité magique ou alors permettre aux hommes d'accéder au salut « à partir de l'excédent de grâce que ses exploits ont valu au sauveur ». [...]

[...] Le terme d'ascétique renvoie à l'ascétisme qui est une discipline volontaire du corps et de l'esprit cherchant à tendre vers une perfection. Être ascète implique une rupture, de se faire étranger à la société à laquelle on appartient afin de changer radicalement de statut social. Cette notion est couramment rattachée à diverses religions, mais son usage n'est pas limité à celles-ci. Pour Weber, l'ascète est un rationaliste, car il systématise de cette manière sa conduite de vie propre tout en refusant tout ce qui pourra être considéré comme irrationnel éthiquement. [...]

[...] Weber estime que quand l'individu est soumis aux dogmes de sa religion, il ne peut pas exister d'intellectualisme. Mais c'est aussi le cas de l'ascèse. Certains ascétiques respectent méthodiquement toutes les règles et en ont une fine connaissance (protestantisme anglais ou hollandais). Mais cette connaissance est due à une soumission à l'autorité religieuse et institutionnelle et qu'il n'y a donc pas de caractère intellectuel : quand l'éthique religieuse passe au premier plan, l'intellectuel passe au second. Pour Saint Augustin, la foi est liée à la qualité de la conviction. [...]