Marie Madeleine de Cevins, Église, misogynie médiévale, vie religieuse, dynamique religieuse, chasteté, charité, salut religieux, mariage
L'article se focalise sur la manière dont l'Église traite les femmes entre le XIIe et le milieu du XVe siècle. Le thème est en lien avec notre cours puisque nous étudions l'Église et la vie religieuse en France du XIVe au XVe siècle. Ainsi, Marie-Madeleine de Cevins soulève la question de la participation des femmes aux dynamiques religieuses en partant de la mort d'Hildegarde en 1179 à celle de Margery Kempe en 1439. Pour commencer, elle traite d'abord de la question de la femme « une chose abjecte », puis de la via salutis des filles d'Ève et enfin le lien entre la femme et le sacré.
Dans l'imaginaire collectif contemporain, nous avons cette idée que la femme au Moyen Âge est totalement soumise et rabaissée par l'Église et les hommes. Or, comme le souligne l'historienne : « Hodie multe bone mulieres prevalent viris » [« De nos jours, nombre de femmes excellentes valent mieux que les hommes » Robert de Sorbon]. La misogynie des clercs est unanime, mais le processus demeure discutable, d'où cet article.
[...] Néanmoins, elle propose l'obéissance, la chasteté et la charité pour obtenir le salut. Toutefois, il arrive que l'Église admette que certaines femmes pouvaient avoir une lumière divine à l'instar des saintes ou même dans la sphère privée comme nous l'avons auprès du mari et des enfants. L'article de l'historienne me permet de comprendre que la misogynie médiévale est théologisée car Dieu l'a ontologiquement voulue inférieure à l'homme en écoutant le Serpent. Il y a également un grand paradoxe entre les clercs radicaux qui voient le mariage comme un péché, or comment l'humanité peut-elle survivre s'il n'y a pas de mariage et donc pas de procréation ? [...]
[...] Ces écrits prennent la forme d'encyclopédie comme celui de Vincent de Beauvais ou de Barthélemy l'Anglais. Pour ces auteurs, le corps de la femme l'emporte sur l'âme et l'esprit. En effet, il y a cette idée que la femme a été créée pour la reproduction de l'humanité selon le plan divin. De plus, à cause de sa finalité procréatrice, la femme serait dominée par son utérus (matrix) d'où cette conception d'un appétit sexuel incontrôlable. Les attributs que l'on donne aux femmes sont : la faiblesse (imbecillitas), la fragilité (infirmitas) et la mollesse (mollitia). [...]
[...] Dans les édifices religieux, les femmes étaient tenues à distances des parties les plus saintes. Les bâtiments cultuels étaient bâtis de sorte qu'il y ait une séparation entre les hommes et les femmes. La raison était qu'elles étaient suspecter d'« infecter » les lieux saints par leurs vices et impuretés comme l'écrit Guillaume Peyraut. Elles ne devaient donc pas s'approcher du périmètre protégeant l'autel ni pénétrer dans le choeur. Paradoxalement, au XII[ème] siècle, une vague de prophétesses et visionnaires contraignit les clercs à admettre que les femmes pouvaient avoir un don de prophétie mais seulement après admission de ces derniers afin d'éviter les « hérésies d'inspiration diabolique ». [...]
[...] Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l'Occident latin (1179-1449), chapitre XL, Une Église misogyne ? - Marie Madeleine de Cevins (2010) - La participation des femmes aux dynamiques religieuses Marie-Madeleine de Cevins est une historienne française, spécialiste de l'histoire de la Hongrie au Moyen Âge. Agrégée d'histoire (1989) et docteur en histoire du Moyen Âge de l'Université de Paris-Sorbonne (1995), elle est professeur à l'université Rennes-2 depuis 2010. Ses sujets de recherches portent sur la Hongrie et les Hongrois au Moyen Âge, l'histoire culturelle de l'Europe central ainsi que le christianisme, l'économie et la société dans l'Occident médiéval. [...]
[...] Est-ce que les fidèles étaient convaincus de cette vision du mariage ? Et pourquoi la sexualité légitime entre un époux et une épouse fut-elle si importante aux yeux de ces clercs ? Néanmoins, outre ces détails, Marie-Madeleine de Cevins a bien renseigné les faits historiques en se basant sur des sources écrites masculines mais aussi féminines. [...]
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