Sainte Ignorance, temps de la religion sans culture, culture, religion, Olivier Roy
Déterritorialisation et déculturation. La sécularisation amène la religion à prendre ses distances par rapport à une culture perçue désormais comme indifférente, voire hostile. Si les religions peuvent circuler en dehors de leurs cultures d'origine, c'est qu'elles ont su se « déculturer ». La conséquence principale est la mise en place d'une barrière entre croyant et non-croyant : les premiers se vivent désormais comme des minoritaires environnés par une culture profane, athée.
[...] Si les enquêtes françaises parlent de gens issus de l'immigration les enquêtes menées par des instituts anglosaxons parlent systématiquement de jeunes musulmans 2.La religion et la politique des langues. La langue est un marqueur identitaire fondamental. La fixation d'une langue par l'écriture est un élément clef du statut de la langue : elle obtient une vocation à porter une culture écrite et à être une langue d'institutions politiques. Les religions sont tiraillées entre sacraliser une langue privilégiée (hébreu, arabe, latin) et la nécessité d'utiliser le vernaculaire pour toucher les masses. [...]
[...] Le temps de la religion sans culture Olivier ROY Editions du Seuil, Collection Points Avant-propos. Comment penser la religion dans l'ordre social ? Peut-on la ramener dans le cadre des autres systèmes symboliques (la culture) ? Peut-elle se développer dans son propre champ (le privé, la communauté de foi ou bien un autre monde, dans un autre espace) sans entrer en conflit avec les autres systèmes symboliques ? Introduction : Modernité, sécularisation et retour religieux. Deux thèses s'affrontent : l'une voit dans la sécularisation un processus inéluctable (condition et conséquence de la modernité), l'autre constate le retour du religieux (vu comme protestation contre la modernité ou comme une forme différente de modernité). [...]
[...] Montée du terme inculturation reposant sur ce principe : la religion n'est pas la culture, mais elle ne peut exister en dehors de la culture. Petit à petit, la religion est mangée par la culture ; c'est la culture qui absorbe la religion III.Religion, ethnie, nation. De nombreuses fois, le lien entre culture et religion semble évident : les Polonais sont catholiques comme les Irlandais ; les Russes sont orthodoxes, les Malais musulmans . Cependant la nature du lien varie dans le temps et l'espace. 1.Le jeu de marqueurs religieux et culturels. [...]
[...] Déterritorialisation et déculturation. La sécularisation amène la religion à prendre ses distances par rapport à une culture perçue désormais comme indifférente, voire hostile. Si les religions peuvent circuler en dehors de leurs cultures d'origine, c'est qu'elles ont su se déculturer La conséquence principale est la mise en place d'une barrière entre croyant et non-croyant : les premiers se vivent désormais comme des minoritaires environnés par une culture profane, athée. Les nouveaux convertis. Beaucoup de conversions sont des autoconversions : on choisit soimême sa religion, on s'en déclare membre puis on va chercher une autorité religieuse pour se convertir réellement. [...]
[...] Par le christianisme, les Noirs américains revendiquent l'égalité et retournent en se l'appropriant la religion dominante contre les dominateurs. L'appropriation se fait en développant une certaine religiosité : le gospel. Mais au XXème siècle, avec l'accroissement du militantisme noir, il faut choisir une identité religieuse qui ne soit pas celle du maître anglo-saxon. On peut alors choisir un autre universel religieux : l'islam (Black Muslims). Ou alors on développe une réécriture noire de l'histoire religieuse : le gospel serait l'expression d'une religiosité purement africaine, qui a survécu comme substrat et ferait que le christianisme noir serait une religion différente du christianisme blanc. [...]
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