En 1871, l'unification allemande a abouti à la proclamation de l'Empire dans la Galerie des Glaces. Le Chancelier lance alors une politique d'unification culturelle à l'égard des catholiques, de restriction du pouvoir de l'Eglise, renouvelé au lendemain du concile Vatican I (proclamation de l'infaillibilité). Cette politique se traduit par la laïcisation de l'Etat, commence en 1871 et dure une vingtaine d'année. C'est le Kulturkampf ou « combat pour la civilisation » qui représente la « nécessité » pour l'Etat d'imposer sa neutralité religieuse dans un pays pluriconfessionnel, dans un contexte européen de laïcisation libérale. Il se traduit principalement par les lois de mai 1873 et se manifeste au niveau parlementaire par l'affrontement entre libéraux et le Zentrum. Celui-ci s'était fait le champion du fédéralisme et regroupe donc les minorités. Non-confessionnel dans ses principes, ce parti est cependant dominé par les catholiques, une minorité très forte en propension puisqu'elle représentait un tiers de la population.
Le prince Otto Von Bismarck, après l'Unification de l'Allemagne cumule les fonctions de chancelier de Prusse et d'Empire. C'est dans cette fonction qu'il se trouve confronté au Kulturkampf. Le texte présenté est extrait de ses mémoires « Pensé et souvenir », publiée en 1899. Il justifie ici le Kulturkampf en l'expliquant principalement comme une réaction au mouvement national polonais des provinces de l'Est. Il dénonce aussi les prétentions politiques de l'Eglise qui dépassent les limites de sa tolérance. Il évoque Falk, l'auteur des lois de mai, éloigné de la cour et les erreurs d'applications de ses lois. Enfin, il regrette la situation parlementaire qu'il qualifie de dangereuse pour l'Empire.
Quel a été le déroulement de cette grande confrontation qui a marqué les débuts du II Reich?
Nous verrons donc dans un premier temps les causes qui expliquent le Kulturkampf, pour ensuite nous pencher sur l'application de cette politique et finir par le bilan de cette lutte.
[...] Mais les lois qui symbolisent le mieux le Kulturkampf sont les lois de mai de 1873 que mentionne Bismarck. Elles marquent un nouveau cap dépassant la séparation de l'Eglise et de l'Etat pour marquer l'immixtion de l'Etat dans l'Eglise. En effet par ces lois les futurs prêtres, les séminaristes, devaient passer un examen de culture générale sensé vérifier leur germanisation En outre les fidèles avaient la possibilité de faire appel devant un tribunal étatique de sanction disciplinaire prise par l'Eglise. [...]
[...] Enfin le Zentrum devient un outil politique particulièrement bien manié par son directeur Windthorst. De plus la cohésion des catholiques permit un succès aux élections de 1874 au reichstag : le parti double son nombre de voies et passe de 58 à 90 sièges Face à cette résistance passive par le refus de la législation (Windthorst avait mis en garde contre des actes illégaux, grèves de l'impôt ou émeutes) le gouvernement lance une politique de répression qu'illustrent les propos de Bismarck. [...]
[...] (l.1, L.4) Les catholiques sont une menace pour la stabilité du régime le II Reich. L.2 par la volonté de consolider de la manière la plus durable possible l'unité conquise sur les champs de bataille Car, même si dans l'ensemble les catholiques se sont montrés favorables à la fondation du Reich, les oppositions les plus violentes sont venues de la fraction catholique favorable à une solution incluant l'Autriche, donc de la grande Allemagne. Pour le chancelier, les catholiques (15 Millions contre 25 Millions de protestants) constituent un élément hétérogène dans l'unité allemande. [...]
[...] Finalement, la crise a pour conséquence de favoriser l'union des catholiques, de renforcer leur solidarité par delà les frontières. Dès 1880-82, les lois contre les catholiques sont atténuées, voire abandonnées. Cela permet de restaurer les relations avec le Vatican. En l'Etat renonce aux mesures de contrôle sur le clergé en échange d'un serment de loyauté des prêtres et autorise le retour de plusieurs ordres religieux. Léon XIII en profite pour déclarer que le Kulturkampf est terminé. De ce combat ne restent que trois conquêtes. [...]
[...] Elle interdit aux ecclésiastiques de parler pendant leur sermon des affaires de l'Etat d'une manière qui parait de nature à troubler l'ordre public et ce même à propos du schisme des Vieux Catholiques soutenus par l'Etat. En effet les Vieux Catholiques sont des catholiques qui refusent le dogme de l'infaillibilité pontificale proclamée au concile Vatican I. Pour affaiblir l'Eglise, le gouvernement prussien appuie cette catégorie très restreinte de catholiques. Puis ce furent les lois de laïcisation sur l'école, enlevant le contrôle et l'inspection aux ecclésiastiques, et sur le mariage le rendant civil obligatoirement, et transférant à l'Etat la tenue de l'état civil. Suit l'expulsion des Jésuites en 1872 ainsi que des ordres affiliés à celui-ci. [...]
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