La Sainte Écriture était, pour saint Jean de la Croix, la première des quatre "sources" de vie chrétienne et spirituelle, ces sources étant : la Sainte Écriture, l'Église, l'expérience et la science. C'est sur la Sainte Écriture qu'il appuya l'enseignement dans ses écrits, tout en les soumettant humblement à la vigilance du Magistère. Au début du prologue de la "Nuit obscure" il écrit : "Je me servirai pour tout ce que, avec la faveur divine, j'aurai à dire (au moins pour le plus important et obscur à entendre) de la Divine Écriture, laquelle prenant pour guide nous ne pouvons errer, puisque celui qui parle en elle est le Saint-Esprit."
La lectio divina est un des éléments principaux de la vie monastique depuis saint Antoine, élément repris aussi dans la "formule de vie" donnée par saint Albert à ceux qui aspirent à vivre "dans la dépendance de Jésus-Christ": "Que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d'elle, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière, à moins qu'il ne soit occupé en raison d'autres justes causes".
[...] le but principal de Dieu dans ces communications est de donner, de communiquer le fruit spirituel qui est renfermé dans ces paroles (MC II : trad. de Grégoire). Dieu parle et, par sa parole, il crée : Une Épouse qui T'aime, mon Fils, J'aimerais Te donner, Qui, grâce à Toi, vivre avec Nous puisse mériter ( ) Je T'en rends grâces, ô Père, le Fils Lui répondait ( ) de ton amour elle s'embrasera entière, Et en éternel délice, elle exaltera ta Bonté. Ainsi donc soit fait, dit le Père, ton amour bien le requiert. [...]
[...] Les paroles dans l'Écriture nous conduisent au Verbe de Dieu la Parole unique nous donnant de l'écouter et de le contempler : toute l'Écriture est centrée sur le Christ. Ce thème revient sans cesse quand saint Jean de la Croix parle de la Parole de Dieu ; et il souligne que le Fils de Dieu venu dans la chair est la totalité de ce que Dieu a à nous dire : ( ) à présent que la foi est fondée dans le Christ et que la loi évangélique est manifestée en cette ère de grâce, il n'y a plus lieu de s'enquérir de cette manière [en demandant des visions et des révélations] ni qu'Il parle ni réponde comme alors. [...]
[...] Ensuite, pour la mise pratique la parole reçue, on comprend l'insistance de saint Jean de la Croix à la fois sur la vérité de ce que Dieu dit et sur la prudence dans l'interprétation personnelle de ces paroles7 : Nous avons dit que les visions et les paroles de Dieu, quoiqu'elles soient toujours véritables et certaines en soi, ne le sont pas toujours par rapport à nous, et ceci pour deux raisons. L'une vient de notre défectueuse manière d'entendre ; l'autre de leurs causes que parfois sont variables. Pour le premier, il est notoire qu'elles ne sont ni n'arrivent pas toujours comme elles sonnent à notre manière d'entendre. [...]
[...] Saint Jean de la Croix reproduit ici l'« échelle spirituelle de Guigues II le Chartreux (XII e s.) qui la commente dans sa belle lettre intitulée L'Échelle du cloître ou De la vie contemplative La meilleure explication des termes : lire, méditer, prier et contempler chez saint Jean aussi se trouve sans doute dans l'introduction de ce petit ouvrage (que Jean a certainement connu étant donné son attrait pour la théologie mystique dont cet écrit est un des joyaux d'Occident5) : Un jour pendant le travail manuel, je commençai à penser à l'exercice spirituel de l'homme, et tout à coup s'offrirent à la réflexion de mon esprit quatre degrés spirituels : lecture, méditation, prière, contemplation. C'est l'échelle des moines, qui les élèvede la terre au ciel. Certes, elle a peu d'échelons ; elle est immense pourtant, et d'une incroyable hauteur. Sa base repose sur la terre, son sommet pénètreles nuées et scrute les secrets des cieux. Les degrés sont divers en noms et en nombre, et ils sont distincts également en ordre et en importance. [...]
[...] Le fruit de cet ensemble de pratiques est présenté au début de la maxime : la paix et la consolation de l'âme et le service authentique de Dieu. Nous trouvons déjà cette voie tracée par Jésus luimême dans l'évangile, comme Jean de la Croix nous le rappelle au premier livre de la Montée du Carmel : Notre Seigneur nous enseigne ( ) en saint Luc : Quiconque ne renonce à tout ce qu'il possède par la volonté, ne peut être mon disciple. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture