Cette étude porte sur le texte intitulé la prédication de Saint Antoine de Padoue vers 1230 qui est un extrait de « Sancti Antoni de Paduae Vita », une Vita de Saint Antoine de Padoue réalisée par un religieux franciscain.
Martins Bulhoes connu comme Saint Antoine de Padoue, il est le fils d'un chevalier, né à Lisbonne en 1195, Il était un prêtre, un maître de doctrine spirituelle, un prédicateur de renom et un thaumaturge. Il reçoit sa première formation à l'école cathédrale avant d'entrer chez les chanoines réguliers de Saint Vincent en 1210. En 1220, il embrasse l'idéal franciscain dont l'ordre est né en Italie en 1210 sous l'impulsion de François d'Assise et qui au XIIIème a pour but avec les Dominicains, de suppléer au mieux le clergé séculier dans ses tâches essentielles ; et se rend au Maroc dans l'espoir d'y trouver le martyre. Sur le chemin du retour, une tempête le fait échouer en Sicile. Il obtient la charge de prédicateur en 1222 et se consacre dès lors à la prédication dans plusieurs couvents de France (1224-1227) et d'Italie comme à Padoue, ou il lutte contre l'hérésie.
[...] Le discours de moral est dans un premier temps un discours de paix, où le prédicateur joue un rôle de pacificateur dans de nombreuses villes italiennes déchirée par la guerre civile, une guerre civile notamment présente à Padoue il ramenait une paix fraternelle (l52) Enfin le prédicateur tourne son discours tendant à prôner un comportement vertueux comme c'est le cas lorsque Saint Antoine de Padoue à travers une figure de justicier de dieu faisant régner l'ordre sur son passage, interdit aux prostituées de persévérer dans leur conduite scandaleuse. III- La figure de Saint Antoine de Padoue comme prédicateur exemplaire. L'auteur présente Saint Antoine de padoue de manière exemplaire afin de légitimer le caractère de Sainteté qui est attribué au prédicateur. Il est intéressant de souligner que Antoine de Padoue est présenté comme un Saint dans cet épisode de prédication de 1230 avant même d'être véritablement un Saint, car nous savons qu'il ne fut canonisé qu'en 1232. [...]
[...] Ce texte s'inscrit dans une réaffirmation de la vie religieuse. En effet, bien que la société et tout particulièrement la société urbaine demeure pleinement intégrée au monde seigneurial, dominé par les élites traditionnelles (nobles, chevaliers ) et leurs auxiliaires (ministériaux), la société devient plus diverse et plus complexe à partir du XIIe avec un processus d'essor urbain. Florian Mazel qualifie la société urbaine comme un nouveau monde étant celui des foules d'artisans, d'ouvriers, de marchands, de commerçants, de maîtres et d'étudiants, témoignant d'une diversification considérable des activités et des échanges Effectivement, on assiste à un accroissement, à un renouvèlement et à une diversification de la population citadine permise par la croissance urbaine et caractérisée par l'essor de trois groupes sociaux : les Marchands, les artisans et les gens des écoles. [...]
[...] L'auteur donne un caractère de Sainteté à Saint Antoine de Padoue notamment de la ligne 49 à 52 Des femmes enfin ferventes de dévotion, prenaient des ciseaux pour découper ce qu'elles pouvaient de sa tunique et en faire comme des reliques, et l'on s'estimait bien heureux d'avoir pu toucher le bout de son vêtement Les reliques sont les restes des Saints après leurs morts, illustrés ici par les morceaux de tunique de Saint Antoine de Padoue (Pour donner un autre exemple, les dents de Saint Apolline). Ces reliques sont contenues dans des reliquaires. Progressivement les chrétiens ressentent le besoin d'adresser leurs prières à des personnages intermédiaires comme la vierge et les saints à travers le culte des reliques . On adresse une prière à une relique pour demander l'intervention d'un saint. Pour les chrétiens un saint est quelqu'un qui a vécu comme le christ, si la personne vit saintement alors elle gagne assez de pureté pour aller au paradis. [...]
[...] L'auteur montre que Saint Antoine de Padoue réfuta justement sans mal, les dogmes artificieux des hérétiques à la ligne 5. Il faut faire attention, car l'hérétique n'a aucune appartenance à une autre religion, mais il n'acceptait qu'une partie du dogme chrétien tiré des évangiles. Les évangiles étaient la base des groupes hérétiques, car tous les mouvements dissidents tiraient des évangiles la nécessité de leurs modes de vie. Une grande vague d'hérésies populaires émergea dans la chrétienté latine entre le début du XIIe et celui du XVe qui est expliquée par deux changements structurels importants. [...]
[...] Nous devons définir le terme de prédication pour comprendre que dans ce texte, la prédication de Saint Antoine de Padoue apparaît alors comme une illustration de cet engagement. La prédication est selon le dictionnaire du Moyen Age de Claude Gauvard, Alain De Libera, Michel Zink ; la fonction de l'Eglise qui consiste à prendre la parole en public pour enseigner la foi chrétienne et exhorter à la conversion des mœurs, généralement en s'appuyant sur l'Ecriture. La messe fournit pour cela une circonstance privilégiée, lorsque le prêtre commente les lectures bibliques du jour, mais le Moyen Age a connu bien d'autres occasions de prêcher : réunions publiques, processions, foires et grands évènements, veillées mortuaires, prédications itinérantes, tournées de prédication en terre d'Hérésie, etc. [...]
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