Jean Bottéro (1914-2007) est un célèbre assyriologue, spécialiste du moyen orient antique et plus particulièrement de la Mésopotamie. Il consacra 24 ans de sa vie à l'étude de cette civilisation.
« Au-delà de l'archéologie et de la philologie » il aborda ses recherches d'un point de vue davantage holistique en historien des religions. Il fut notamment l'auteur de « la traduction de l'Épopée de Gilgamesh », « le grand homme qui ne voulait pas mourir ». Mais aussi : « Naissance de Dieu »
« la Bible et l'Historien » ; « Mésopotamie », « l'écriture, la raison et les dieux » ; « Lorsque les dieux faisaient l'homme. Mythologie ».
[...] L'évolution de la religion en Mésopotamie allait donc dans le sens d'une conception rationnelle des activités célestes, reflet mythologisé de l'ordre politique, avec son roi ses princes et son personnels. les divinités avaient autorité sur les rois, comme les rois avaient autorité sur le peuple Nous pouvons suivre cette élaboration du système religieux grâce à nos sources documentés mais nous ne savons rien des religions archaïques avant l'invention de l'écriture. Nous pensons que les croyances des Sumériens, ont dû se mélanger à celles des villages plus ou moins isolés de Mésopotamie. [...]
[...] Ces agencements dans les catalogues, œuvres de théologiens, se faisaient suivant l'ordre d'importance des divinités comme nous avons pu l'observer sur une liste de cinq cent soixante noms de divinités, où les premiers noms étaient les dieux prédominants. On les retrouvera ainsi classés dans toutes les énumérations et ce jusqu'aux abords de notre ère. Le reste des divinités de moindre importance (d'origine sumérienne) ainsi que la logique de leur position dans la liste nous restes relativement inconnus, même si on peut fortement supposer qu'elle ne devait rien au hasard. Dans un catalogue plus jeune d'un millénaire étaient figurés des noms de divinités, analogues aux anciennes, peu étaient d'origine akkadienne. [...]
[...] Les étrangers n'étaient pas considérés comme tels que pour des raisons circonstancielles et pragmatiques. La notion d'humanité primait sur tout autres différenciations. Même les dieux étrangers étaient reconnus par les mésopotamiens. Il semble sur ce point qu'il considérait ces dieux étrangers analogues aux leurs et que seule la dénomination changeait. On ne se préoccupait pas outre mesure des dieux des autres contrées, cela n'allait pas à l'encontre de la portée universelle de leurs propres dieux. L'anthropogonie et la raison d'être des hommes. [...]
[...] Et quels étaient leurs rapports aux hommes et au monde ? La notion de divinité de nature divine l'essence divine comme du reste toutes les abstractions n'a jamais été clairement définie, on remarque pour autant grâce à l'idéographie que les dieux sont avant tout qualifiés par leur supériorité aux hommes. Le point de vue anthropomorphique considère Dieu à partir de L'humain pour mieux le comparer, le surpasser et le dominer. Les qualificatifs donnés aux dieux, qui parfois deviennent même insuffisants démontrent de façon significative cette supériorité. [...]
[...] Ce qui est remarquable par ailleurs c'est que les astres qui étaient gouvernés par les dieux étaient gratifiés des pouvoirs de ces derniers, ainsi les priaient-on également pour telle ou telle faveur sans qu'il semble pour autant être sur un pied d'égalité avec les divinités. Semblablement, des éléments de la nature (montagne, eau, feu) pouvaient avoir des prérogatives divines. Les démons quant à eux étaient supérieurs aux hommes et nettement inférieurs aux dieux, ils étaient la cause des malheurs du monde. [...]
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