Le texte que nous allons étudier a été écrit par Cicéron. Né le 3 janvier 106 avant Jésus-Christ, et mort le 7 janvier 43 avant notre ère, c'est un philosophe, un avocat, mais aussi un homme politique romain, puisqu'il fut consul en 63 (le consul dispose du pouvoir suprême à Rome, tant sur le plan politique que militaire) puis sénateur à partir de 57.
L'extrait que nous allons étudier fait partie du deuxième tome d'un livre de trois volumes, le De natura deorum, la nature des Dieux. Cet ouvrage, écrit en l'an 45 avant Jésus-Christ, est un dialogue (comme souvent dans les textes philosophiques de l'époque) entre trois hommes, chacun représentant une école de philosophie. Cicéron nous dit dans ce livre retranscrire un débat sur la nature des divinités dont il a été le témoin en Grèce, pendant son exil, aux alentours de l'an 77. Ainsi, il met en scène C. Velleius, un épicurien, Q. Lucilius Balbus un stoïcien, et enfin C. Aurelius Cotta, un académicien. Ces trois écoles forment les trois doctrines philosophiques principales de l'époque. L'épicurisme, dont Velleius développe les thèses dans le premier livre, nie l'intervention des Dieux dans le champ de l'activité humaine. Le monde humain ne serait pas en relation avec le monde divin, les habitants du second vivant, festoyant, sans s'occuper des terriens. Le stoïcisme, qui s'exprime dans le deuxième livre, donc qui est la doctrine de l'extrait que nous allons étudier, prône la « Providence divine du gouvernement des hommes » : ses adeptes croient à l'intervention divine dans le champ de l'action humaine, pensent qu'un monde si bien organisé est l'œuvre de créatures sages, divines. Enfin, le troisième livre est consacré au développement de la doctrine académicienne : il n'est nul besoin de faire appel à la raison pour prouver l'action des Dieux. Malgré tous les malheurs imposés aux hommes, la civilisation existe toujours, et cela suffirait à prouver l'existence des dieux. Ceux-ci donnent la fortuna, la bonne fortune aux hommes, à eux par la suite d'en user sagement.
[...] Au final, les romains distinguent même les dieux selon qu'ils sont récents (dii novensides) ou anciens (dii indigetes) dans le Panthéon. Politiquement, Cicéron écrit dans un contexte troublé : à l'époque, la république se désagrège lentement, Rome est secouée de guerres civiles récurrentes (83-82, puis 49-44, 44-30), soumise à la dictature d'hommes forts, comme celle de César entre 45 et 44, ou le consulat de Pompée en 52 (il est consul unique). Finalement, la république s'effondrera en l'an 27 avant JC, année marquant le début de l'Empire Romain. [...]
[...] Commentaire de texte : Cicéron, La nature des dieux Le texte que nous allons étudier a été écrit par Cicéron. Né le 3 janvier 106 avant Jésus-Christ, et mort le 7 janvier 43 avant notre ère, c'est un philosophe, un avocat, mais aussi un homme politique romain, puisqu'il fut consul en 63 (le consul dispose du pouvoir suprême à Rome, tant sur le plan politique que militaire) puis sénateur à partir de 57. L'extrait que nous allons étudier fait partie du deuxième tome d'un livre de trois volumes, le De natura deorum, la nature des Dieux. [...]
[...] Le monde humain ne serait pas en relation avec le monde divin, les habitants du second vivant, festoyant, sans s'occuper des terriens. Le stoïcisme, qui s'exprime dans le deuxième livre, donc qui est la doctrine de l'extrait que nous allons étudier, prône la Providence divine du gouvernement des hommes : ses adeptes croient à l'intervention divine dans le champ de l'action humaine, pensent qu'un monde si bien organisé est l'œuvre de créatures sages, divines. Enfin, le troisième livre est consacré au développement de la doctrine académicienne : il n'est nul besoin de faire appel à la raison pour prouver l'action des Dieux. [...]
[...] La prudence et l'intelligence, également, sont venues aux hommes des dieux ; et c'est pour cette raison que nos ancêtres ont établi la divinisation de l'intelligence l.135. Selon Balbus, cette connaissance qu'ont les hommes de la vertu, du bien, leur vient directement des dieux, leur a été enseignée par eux. Et encore une fois, Balbus revient à sa définition de la religion : elle est basée sur la relecture, la reprise des pratiques des ancêtres. Ces derniers ont érigé l'Intelligence en quelque chose de sacré, parce qu'elle leur avait été apprise par les Dieux. [...]
[...] Donc les Dieux ne sont pas les plus puissants, les plus doués, ce qui est contraire à leur nature même, à leur définition. Qui dit divinité, dit au- dessus, dit que rien ne peut lui être supérieur. Puisqu'il ne peut exister d'être supérieur aux Dieux, ce sont eux qui se chargent du gouvernement du monde. Parallèlement, pour prouver que les dieux régissent le monde, Balbus inclue dans leur définition le fait qu'ils soient intelligents et prévoyants. S'ils le sont, ils doivent s'occuper des choses importantes, donc du monde. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture