Le premier point qu'il convient de mettre en exergue, c'est la profonde transformation qu'a subie l'Église romaine à la fin du XVIe et au début du XVIe siècle. La préréforme et le concile de Trente (1545-1563) ont constitué les points d'ancrage de l'évolution de la spiritualité de l'Église selon Delumeau. Au cours de la préréforme il existe déjà des embryons de volonté réformatrice, en témoignent les évêques « régénérateurs » en Allemagne ou le rôle de Battista da Crena en Italie, prêchant la réforme individuelle. La Devotio moderna ou méditation personnelle est un élément que Luther ou Calvin ne se priveront pas d'utiliser, reprenant volontiers l'héritage de la préréforme. Ainsi, l'Église au temps de la préréforme possède des réserves importantes, mais il était nécessaire de réformer sa tête pour qu'elle se régénère…
[...] De même, la promotion des clercs aux ordres mineurs et majeurs est soumise à des limitations : la connaissance du latin est désormais nécessaire. L'instauration d'un séminaire par diocèse est même prévue, pour pouvoir livrer aux jeunes gens un enseignement ecclésiastique de qualité. Le concile de Trente, en réformant de la sorte le clergé séculier, ne délaisse pas pour autant le clergé régulier. Il affirme solennellement les règles traditionnelles de la vie monastique à l'abri du monde extérieur. Le respect de cet isolement sera supervisé par l'évêque. [...]
[...] Parallèlement, des troubles politiques perturbent le concile jusqu'à la paix du Cateau-Cambrésis mettant un terme aux guerres d'Italie, et à l'avènement de Pie IV en janvier 1562. Néanmoins, le concile répondait à une réelle nécessité religieuse. Les chrétiens avaient besoin d'une doctrine claire et rassurante, d'une théologie structurée qui allait de pair avec un clergé remis en ordre, instruit, discipliné et attentif aux nécessités personnelles. Delumeau souligne toutefois que le concile est resté très fermé face à la position protestante. Les désaccords portent tout d‘abord sur le péché originel et la justification. [...]
[...] La question n'avait pas été tranchée dans les conciles antérieurs selon le Cardinal Cervini. L'Eglise définit la justification comme la Grâce de Dieu, par laquelle quelqu'un d'injuste devient juste Delumeau ajoutant qu' elle ne consiste pas seulement dans la rémission des péchés, mais encore dans le renouvellement de l'homme intérieur par la réception volontaire de la grâce et des dons Cependant, il existe une double justification défendue à Trente par Seripando. Cette double justification met en relief une justice imputée par Dieu et une justice inhérente, mais dépendante de la première. [...]
[...] Delumeau, Le Catholicisme entre Luther et Voltaire. Analyse du chapitre premier, "De la préréforme au Concile de Trente" Le premier point qu'il convient de mettre en exergue, c'est la profonde transformation qu'a subie l'Eglise romaine à la fin du XVIe et au début du XVIe siècle. La préréforme et le concile de Trente (1545-1563) ont constitué les points d'ancrage de l'évolution de la spiritualité de l'Eglise selon Delumeau. Au cours de la préréforme, il existe déjà des embryons de volonté réformatrice, en témoigne les évêques régénérateurs en Allemagne ou le rôle de Battista da Crena en Italie, prêchant la réforme individuelle. [...]
[...] Les sacrements ont été au cœur du concile, puisqu'ils retrouvent toute leur importance. L'Eglise était conduite à insister sur la force et la puissance du sacrement, tout comme sur la doctrine traditionnelle du signe efficace Les sacrements ne consistent pas uniquement à nourrir la foi comme le prône Luther, et ne sont pas seulement comme le dit Zwingli, des signes de christianité Le concile a été l'occasion de réaffirmer le septénaire sacramental, c'est-à-dire l'institution par Jésus des sept sacrements. C'est le sacrement de l'eucharistie qui donne lieu à d'amples discussions, les protestants étant divisés sur le sujet. [...]
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