Dans notre société postmoderne, la différence sexuelle est remise en cause par les théories du « Genre » ; le mariage hétérosexuel est battu en brèche par les lobbies homosexuels ; la fidélité conjugale est devenue une utopie et le divorce monnaie courante… Face à toutes ces dérives, l'Homme d'aujourd'hui n'a-t-il pas besoin de recevoir un nouvel éclairage sur sa sexualité ? Les créatures que nous sommes, n'ont-elles pas besoin de redécouvrir le dessein du Créateur sur l'homme et la femme, afin de donner un sens à l'histoire ? Notre volonté d'entreprendre une étude de ce récit (Gn 2, 18-25) que le pape Jean Paul II a qualifié de « préhistoire théologique » de l'homme se trouve ainsi justifiée.
Avant de commencer toutes investigations, nous sommes conscients du fait que plusieurs peuvent se demander si les discours de style mythique de la Genèse ont encore quelque chose à dire aux hommes et aux femmes de la postmodernité, marqués par une mentalité techniciste.
[...] Le mystère caché en Dieu se révèle de la manière la plus sublime dans le couple humain, homme et femme appelés à la communion par le don total de leur personne et de leur corps. En ce sens, le mariage est signe de l'Amour incréé, de l'amour dont Dieu s'aime lui-même et dont il aime l'humanité. Dès les origines, il y'a donc un sacrement primordial qui est le sacrement du mariage. Dans l'union de l'homme et de la femme, dans cette sacramentalité de leur communion et de leur attrait, il y a l'expression de l'amour de Dieu. [...]
[...] Un personnage est mis en scène, YHWH Dieu. Notre péricope qui porte sur la création de la femme, a deux personnages principaux : l'Homme et YHWH Dieu. La péricope en aval Gn présente la chute. Elle met en scène quatre personnages : le serpent, la femme, l'homme et Dieu. Au niveau externe, cette différence de personnages est un indice qui nous permet d'extraire Gn 18-25 des textes qui l'encadrent. Par ailleurs, notre texte peut aussi être vu comme une insertion entre Gn 15-17 et Gn 3. [...]
[...] Elle a été bâtie dit le texte hébreu, avec la substance du corps de l'Homme. Mais elle est édifiée en dehors de lui ; c'est important de le noter[10]. Il est aussi intéressant de noter qu'en sumérien, le signe cunéiforme qui désigne la côte signifie en même temps la vie. Le fait que ce soit d'une côte de celui qui, dès lors, devient Adam que soit tirée la femme signifie que tous deux partagent la même vie, donc la même humanité de manière radicale. [...]
[...] Que ce soit face à la femme que l'être humain ait trouvé l'usage de la parole n'est pas neutre. Même si, quelques versets plus hauts, on le voit imposer des noms aux animaux, c'est quand il est mis en présence de la femme que retentit sa voix d'être humain. Bien qu'on ne puisse pas encore parler de dialogue avec la femme, il s'agit d'un je personnel qui pour la première fois s'exprime, signe qu'il a trouvé un alter ego un vis-à-vis en face de lui[11]. [...]
[...] Du v.19 au v.23 (l'intrigue), il y a un grand nombre de verbes d'action : modeler, amener, donner, faire tomber, façonner. Ces verbes ont pour sujet, le Seigneur Dieu et l'Homme. Ils sont les personnages principaux de cette section. La première partie, constituée des vv.19-20 est marquée par l'apparition de personnages secondaires que sont les animaux ; elle se détache clairement de la seconde partie, les vv.21-23, qui voient l'apparition d'un autre personnage secondaire : la femme. L'adverbe Alors du v.21 marque à la fois une rupture et une continuité qu'il y a entre ces deux parties. [...]
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