Le protestantisme, se fondant sur la justification par la foi, le sacerdoce universel et l'infaillibilité de la seule Bible, est une théologie qui répondait aux nécessités religieuses de l'époque. La Réforme ne résulte pas uniquement d'une simple scission due à une Église en proie aux abus. D'ailleurs, ce n'est pas parce que ceux-ci ont été corrigés au XVIIe siècle que les confessions réformées ont réintégré l'Église romaine. Les causes de la Réforme sont à chercher davantage en profondeur, dans l'ébranlement des consciences individuelles et des structures traditionnelles.
[...] Compte rendu du chapitre premier "Pourquoi la Réforme?" de J. Delumeau in Naissance et affirmation de la Réforme Le protestantisme, se fondant sur la justification par la foi, le sacerdoce universel et l'infaillibilité de la seule Bible, est une théologie qui répondait aux nécessités religieuses de l'époque. La Réforme ne résulte pas uniquement d'une simple scission due à une Eglise en proie aux abus. D'ailleurs, ce n'est pas parce que ceux-ci ont été corrigés au XVIIe siècle que les confessions réformées ont réintégré l'Eglise romaine. [...]
[...] L'expérience de Jeanne d'Arc est à cet égard tout à fait révélatrice. La construction d'une civilisation urbaine, laïque par-dessus une chrétienté dominée par la hiérarchie ecclésiastique et les abbayes tend à donner une atmosphère confuse. Ainsi, les frontières entre sacré et profane sont de plus en plus floues et perméables. Les lieux de pèlerinage deviennent des lieux propices à la prostitution, les chansons profanes reprennent des éléments sacrés Dans le même ordre d'idée, les évêques tendent à se comporter comme des laïcs, se laissant aller à divers plaisirs. [...]
[...] En effet, les autorités laïques prennent conscience de leurs prérogatives religieuses. Ainsi, l'élément laïc tend à s'immiscer dans les affaires traditionnellement réservées à l'Eglise. L'idée que les bons laïcs sont certainement plus vertueux que quelques mauvais ecclésiastiques est la conséquence des abus de l'Eglise qui ont contribué à discréditer l'évêque. De fait, le renforcement de l'élément laïc, l'élargissement de l'individualisme et la dégradation du sacerdoce permettent d'évaluer la spécificité de la Réforme. La troisième partie du chapitre premier fait apparaître la corrélation entre le courant humaniste et la Réforme. [...]
[...] Tous ces éléments concourent à rendre le prêtre moins nécessaire et à permettre une méditation personnelle dans un cadre individualiste. L'humanisme peut être assimilé à une volonté réformatrice dans le sens où il veut purifier le langage de la Bible, débarrasser l'écriture de ses scories et présenter le texte sous un éclairage nouveau. L'humanisme a eu un rôle essentiel dans le domaine théologique en préconisant une méthode critique sous l'impulsion de la philologie. C'est pourquoi la remise en cause des traductions a été un des points d'ancrage de l'humanisme. [...]
[...] Si le péché originel n'est pas nié, il est tout de même minimisé. Toutefois, il convient d'apporter une nuance sur le mouvement d'Erasme et de Rabelais : l'humanisme est un courant hétéroclite, se définissant davantage par le pluriel que par le singulier. Mais ne négligeons pas l'impact qu'il a eu sur la Réforme, la préparant de deux façons ; tout d'abord en prônant un retour au texte et ensuite en mettant l'accent sur la religion intérieure. Nous sommes donc, hormis Machiavel, loin du pessimisme luthérien. [...]
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