Biographie de Iâhmès, fils d'Abana dans sa tombe à El-Kab - Comment la biographie d'Iâhmès présente l'entreprise de réunification de l'Égypte par le pouvoir royal au début de la XVIIIe dynastie ?

Thèmes abordés

Biographie de Iâhmès, Abana, El-Kab, réunification de l'Égypte, pouvoir royal, XVIIIe dynastie, égyptologie, Période intermédiaire, texte gravé

Résumé du document

A la XVIIe dynastie (1600-1539 av. J.-C.), Séqénenrê Tâa engage les hostilités avec les hyksos en bloquant les échanges commerciaux avec le nord du pays. Son successeur, Kamosis, se réapproprie en grande partie la Moyen-Égypte en combattant le souverain hyksos Apopi. Leurs ambitions sont perpétuées par leurs successeurs à la XVIIIe dynastie (1539-1295 av. J.-C.). En effet, les trois premiers rois du Nouvel Empire Ahmosis, Amenhotep Ier et Thoutmôsis Ier réunifient la Haute et Basse-Égypte grâce à leurs campagnes militaires.
Concernant ces "guerres de libération", nous n'avons retrouvé aucun texte royal. Donc, les seules sources dont nous disposons sont privées. La plus importante d'entre elles est la biographie hiéroglyphique du militaire, le "chef des rameurs" (ligne 1) Iâhmès, fils d'Abana.

Extraits

[...] Pour conclure, ce document nous permet d'interpréter le déroulement et les enjeux des campagnes militaires sous les trois premiers rois de la XVIIIe dynastie, et en particulier sous Ahmosis. C'est pas ses campagnes que le pouvoir égyptien récupère ses frontières d'origine et ce permet dans son élan d'entreprendre une politique expansionniste. Il met également en avant un principe de dévotion à la royauté, à la figure du roi à travers le militaire sur bateau Iâhmès. Cela nous renseigne sur l'aspect militaire et l'organisation de la flotte militaire en mettant en avant l'importance du Nil qui permet d'instaurer une domination dans quelque lieu que ce soit. [...]

[...] L'importance de la "marche vers le Sud" est exposée par une statue d'Ahmosis retrouvée au niveau de la 3e cataracte, c'est la seule statue du roi dont nous disposons. En tout cas on note que sous Ahmosis l'Egypte ne fait que récupérer ses frontières naturelles, la volonté expansionniste ne vient qu'après avec ses successeurs. De plus, on remarque que les enjeux des campagnes dans le Sud sont plutôt moindre. Les captures et les victimes ne sont pas nombreuses, quelque soit la campagne militaire en question comme nous l'avons constaté lors de la comparaison avec les captures du soldat Iâhmès à Bouhen. [...]

[...] Deuxièmement, Iâhmès expose l'incursion en Nubie, le royaume de Kerma au sud de la Haute Egypte. "Sa Majesté massacra les Mentiou-Setjet" (l.28), "anéantir les lountyou-Setyou" (l.29) : en route vers la Nubie, la flotte royale en profite pour exterminer des nomades arabes, puis nubiens qu'elle croise. C'est là qu'intervient la campagne militaire contre Khenthennefer (au sud de la 2e cataracte). Ils affrontent notamment "le rebel Aata" (l.35), un nubien qui dispose d'un bateau. Il est repéré dans le fleuve nommé "Tentaâ" et est capturé tout comme son équipage : "je ramenai deux guerriers capturés sur le bateau du rebel Aata" (l.38). [...]

[...] Cela commence par mater les rebelles qui tout au long de la vie de notre narrateur interviennent pour contester le pouvoir royal ce qui est le cas de Aata comme nous venons de la voir. Les rebelles sont évoqués en tant qu'étrangers dans les territoires où la flotte intervient. Mais il y a une exception à cela : "ce fameux rebelle dénommé Tétiân" (l.40); comme l'indique son nom c'est un égyptien et il a rassemblé quelques hommes avec lui. Ceci suppose que soit certains égyptiens sont contre un établissement dans le Sud, soit ce sont des égyptiens qui vivent dans le Sud et se considèrent comme appartenant à la Nubie, ou peut être pour des raisons commerciales. [...]

[...] Mais la dynastie thébaine affirme une volonté politique de réunification en particulier dès la fin de la période intermédiaire. A la XVIIe dynastie (1600-1539 av. J.-C.), Séqénenrê Tâa engage les hostilités avec les hyksos en bloquant les échanges commerciaux avec le Nord du pays. Son successeur, Kamosis, se réapproprie en grande partie la Moyen-Égypte en combattant le souverain hyksos Apopi. Leurs ambitions sont perpétuées par leurs successeurs à la XVIIIe dynastie (1539-1295 av. J.-C.). En effet, les trois premiers rois du Nouvel Empire Ahmosis, Amenhotep Ier et Thoutmôsis Ier réunifient la Haute et Basse Egypte grâce à leurs campagnes militaires. [...]