Que ce soit pour l'Affaire Dreyfus, la Shoah ou les conflits mettant en prise Israël, les Juifs sont au cœur de nombreux débats depuis de nombreux siècles. Mais finalement, on sait assez peu de choses sur leur vie au quotidien et notamment sur les pratiques des personnes qui les accompagnent, c'est-à-dire les rabbins ou les ministres officiants.
Le document auquel nous avons affaire est un texte, une autobiographie écrite par Alphonse Cerf en mai 2004. Cet homme raconte sa mission de ministre officiant auprès de la communauté juive de Delme entre 1958 et 1978. Un ministre officiant est à l'origine un homme chargé dans une communauté juive d'aider le rabbin dans sa tâche. Par la suite, beaucoup de ministres officiants vont avoir le même rôle qu'un rabbin dans une communauté même s'il persiste des différences entre les deux.
Delme est en Moselle, donc dans la région passée aux mains des Allemands entre 1870 et 1918. Du coup, à son retour en France, les religions vont garder le régime concordataire napoléonien et ne vont donc pas être soumises à la loi de séparation des églises et de l'état de 1905. L'activité rabbinique va donc garder des particularismes dans cette région.
Dans ce texte, différents sujets sont abordés : il nous permet d'étudier en effet la façon dont on devient ministre officiant, le rôle que cela représente, les devoirs qui se rattachent à cette fonction, ou encore les relations a-t-on avec l'extérieur. La question que l'on peut se poser est comment se comporte le ministre officiant dans le nouveau contexte du judaïsme français ?
[...] En effet, le ministre-officiant est en plus bien souvent livré à lui-même. Dans le texte, Alphonse Cerf écrit des lignes 25 à 27 tous les endroits où il a habité pendant ces 20 ans. Il va donc se retrouver un peu esseulé dans la communauté et le fait de vivre au cœur de sa communauté va le rendre de fait plus disponible mais il risque en contrepartie d'être encore davantage surchargé de travail. De plus, on ne sait pas si Alphonse Cerf vit avec sa femme car alors qu'il est logé à Delme, on voit à la ligne 44 qu'il part de Metz après avoir avisé son épouse, donc apparemment cette dernière vit à Metz. [...]
[...] ‘hazan est l'appellation d'un ministre-officiant en hébreu. Il y a une volonté tout d'abord de rassembler les juifs dans une communauté mais aussi la volonté d'assimiler de tous les juifs venus d'Afrique du Nord. Cette politique a pu poser certains problèmes dans des communautés. C'est le cas à Delme, où Jacques Yechivi, qui est d'origine égyptienne est nommé ministre-officiant le 1er janvier 1958. Cela pose un problème dans la communauté car il est écrit que d'origine séfarade, son rite, sa prononciation de l'hébreu ne concordent pas avec le rite judéo-lorrain des juifs ashkénazes (ligne 15-16). [...]
[...] Il fait partie de la vie de tous les jours de ses fidèles, et dans tous les domaines de leur vie. Les rabbins et ministres-officiant ont d'autres rôles secondaires : en effet, ils doivent faire la visite des prisons et des hospices, ils doivent inspecter la boucherie puisque les juifs mangent kasher. Comme l'a dit Jacob Kaplan, ils ont un rôle auprès des pouvoirs publics et interviennent pour toute action relative aux questions générales ou politiques. Le ministre-officiant a le devoir de représenter la communauté lors des manifestations officielles auxquelles il est invité. [...]
[...] Mais à l'intérieur de la religion juive, des communautés vont se rapprocher dans un contexte difficile. Des rapports avec les autres communautés dans le contexte d'une baisse de religiosité Enfin, dans cette dernière partie, nous allons voir que Delme et son ministre-officiant vont se rapprocher des communautés juives avoisinantes, mais que cela se fait surtout à cause de difficultés pour toutes ces communautés. L'une des missions d'un rabbin est de faire des tournées pastorales, ainsi que de rencontrer les communautés voisines. [...]
[...] Une des différences entre les rabbins et les ministres-officiants est justement l'éducation religieuse qu'ils ont eue. Le titre de rabbin est très rarement obtenu sans le diplôme du Séminaire. Ce séminaire existe depuis 1829, il était appelé Ecole centrale rabbinique et se situait à Metz. Par la suite, l'école a pris le nom de Séminaire Israélite de France lorsqu'il déménage à Paris. Ce séminaire est un établissement d'enseignement privé régi par une loi du 12 juillet 1875, et qui est affilié au consistoire central. [...]
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