D?gen, bouddhisme, Japon, Religion, méditation, zen, enseignement, éveil, sagesse
D?gen Kigen naquit en 1200, à l'aube d'un Japon encore marqué par les bouleversements de l'ère Kamakura. Issu d'une famille aristocratique, il grandit dans une époque où la guerre, la famine et l'instabilité politique étaient monnaie courante. Dès sa naissance, son destin sembla marqué par le sceau de la tragédie et de la quête spirituelle.
Son père, un haut fonctionnaire proche de la cour impériale, mourut alors que D?gen n'était qu'un enfant. Peu de temps après, sa mère, réputée pour sa profonde piété bouddhiste, succomba elle aussi, laissant le jeune garçon orphelin. Cette perte irréparable fut pour D?gen une blessure qui ne cesserait jamais de le marquer. Selon les récits, c'est en voyant les volutes d'encens s'élever au-dessus du corps de sa mère qu'il aurait pour la première fois médité sur l'impermanence de toutes choses, un concept clé du bouddhisme. Cette expérience forgea en lui une question qui deviendrait le moteur de toute son existence : si tout est voué à disparaître, quelle est la véritable nature de la vie ?
[...] D?gen, tout au long de son ?uvre, insiste sur la dimension radicale et transformative de la pratique du zazen. Pour lui, la méditation n'est pas un simple moyen de se détendre ou d'obtenir des résultats spirituels, mais un acte de présence totale à la réalité. Dans ses écrits, il nous invite à comprendre que le zazen n'est pas un moyen de « devenir » quelque chose, mais un acte d'être pleinement soi-même. La véritable nature du zazen, selon D?gen, est de ne pas chercher l'éveil, mais de s'immerger dans l'expérience vivante de l'éveil qui est déjà présente dans chaque moment de la pratique. [...]
[...] Pourquoi abandonner les rituels élaborés, les chants et les prières pour s'asseoir simplement face au mur ? D?gen, cependant, restait imperturbable. Pour lui, zazen n'était pas une simple technique : c'était l'expression même de l'éveil. Malgré les tensions, certains esprits curieux et audacieux furent irrésistiblement attirés par son enseignement. Parmi eux, des moines, mais aussi des laïcs, qui trouvaient dans le zazen une manière de renouer avec une spiritualité intime, débarrassée des artifices. Les enseignements de D?gen se démarquaient également par leur profondeur philosophique. [...]
[...] Ce moine, bien que d'un âge avancé, travaillait avec un dévouement et une simplicité exemplaires, s'occupant du riz et des légumes avec un soin méticuleux. Intrigué, D?gen s'approcha et lui demanda pourquoi, en tant qu'ancien, il ne déléguait pas cette tâche à des moines plus jeunes. La réponse du moine fut à la fois simple et percutante : « La pratique du Zen ne se limite pas à la méditation. Elle se trouve dans chaque geste, dans chaque tâche. Pourquoi abandonnerais-je ma pratique simplement parce que je suis âgé ? » Cette rencontre fit forte impression sur D?gen. [...]
[...] Dans le contexte de la pensée de D?gen, cette transmission implique une compréhension de la non-dualité, le c?ur de l'enseignement zen. La non-dualité n'est pas simplement une absence de séparation entre soi et le monde, mais une vision radicale où il n'y a pas de distinction entre l'éveil et la pratique, entre l'instant présent et l'éternité. D?gen exprime cette idée à travers le concept du "Non-Dualisme" qui traverse tout son enseignement. Cela signifie que chaque moment de méditation, chaque souffle, chaque geste de la vie quotidienne, est une expression de l'éveil ultime. [...]
[...] Bibliographie Jacques Brosse, Maître Dogen : Moine zen, philosophe et poète, 1200-1253; Albin Michel, 2009 (ISBN 2-226-10442-9) Frédéric Girard, « Les waka de D?gen », in Japon Pluriel Actes du deuxième colloque de la Société française des études japonaises, Publiés sous la direction de Jean-Pierre Berthon et Josef A. Kiburz, Éditions Philippe Picquier, Paris pp. 193-203. Frédéric Girard, « Quête et transmission des reliques de la Chine au Japon au XIIIe siècle » dans Philippe Borgeaud / Youri Volokhine (dir.), Les objets de la mémoire. Pour une approche comparatiste des reliques et de leur Studia Religiosa Helvetica 10, Bern et al., Peter Lang p. 149-179. Traduction de la Transmission des reliques de D?gen. [...]
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