L'abandon d'un enfant peut être physique ou psychique. Dans le premier cas, les enfants peuvent être placés dans une famille d'accueil, dans l'autre, …
[...] Les difficultés cognitives sont donc souvent présentes chez ces enfants abandonniques et carencés. Le manque de stimulation sensorielle dans la toute première enfance en serait l'origine pour certains auteurs comme B.Glose (2000) ou A.Leblanc (2005). La crainte de l'abandon, le sentiment de vide associé à une mauvaise estime de soi et à une « faille » sur le plan narcissique, entraîneraient également une grande difficulté à appréhender des situations nouvelles auxquelles un apprentissage confronte nécessairement (C.Frich-Desmarez, 2005). De plus, la faible capacité à supporter les frustrations rendraient les échecs et les "tâtonnements" inacceptables pour l'enfant. [...]
[...] L'enfant abandonnique présente aussi des difficultés au niveau du langage. Le contenu du discours verbal est alors souvent pauvre, et l'enfant va chercher à compenser ses limites dans l'expression par une agitation motrice. L'expression verbale est aussi perturbée par le flou des souvenirs dès qu'elle fait appel à la représentation du passé. Les enfants abandonniques seraient donc relativement à l'aise dans les opérations cognitives telles que mémoriser, réfléchir sur une activité concrète, manipuler et classer dès qu'ils peuvent toucher et manipuler. [...]
[...] L'enfant qui a fait, par exemple, l'expérience de l'instabilité et de l'insécurité dans les relations avec son objet primaire aura comme croyance de base que l'environnement et le monde qui l'entourent sont aussi instables et dangereux, et que l`environnement est peu présent pour lui. Il peut alors développer des pensées automatiques de type « je suis nul », « je ne suis aimé par personne », « l'autre va partir et me laisser seul » En réaction à ses pensées, l'enfant pourra développer ainsi des comportements inadéquats tels que l'agressivité et l'opposition pour fuir la relation dans laquelle il a peur d'être rejeté et abandonné. Il va en quelque sorte, prévenir la rupture avant que l'autre ne parte. [...]
[...] Le stade de l'objet libidinal apparaît vers l'âge du huitième mois et à ce stade, le nourrisson réagit face à un visage inconnu, différent de sa mère. Il montre alors un refus de contact, accompagné de plus ou moins d'angoisse qui est l'angoisse de perte d'objet, car il se sent abandonné de sa mère. Cette manifestation d'angoisse est ici un indicateur d'une deuxième organisation du psychisme faisant apparaître l'établissement d'une véritable relation objectale : la mère est devenue l'objet libidinal. [...]
[...] L'enfant abandonnique oscille alors entre une quête d'amour sans limite, et un rejet destiné à prévenir toute rupture d'une relation, dans la peur de vivre un éventuel second abandon. Dans la mesure où l'enfant abandonnique a besoin de préserver l'image idéale de la mère sans laquelle il est persuadé qu'il ne saurait survivre, la découverte que ses parents n'ont pas pu s'occuper de lui le contraint de penser qu'il est un mauvais enfant. Il va alors souvent développer des comportements d'opposition, des attitudes agressives ou caractérielles afin de donner forme au fantasme du mauvais enfant, grâce auquel se soutient encore l'image de la mère intouchable. [...]
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