Dans le cadre de ce dossier, je m'attacherai à explorer l'idée du syndrome d'épuisement professionnel à la lumière des travaux de psychologie sociale qui l'ont défini, mis sur le devant de la scène médiatique pour changer l'opinion publique, et inscrit à l'agenda politique de la santé publique en France. Il sera fait état de la construction d'un discours, d'une prise de conscience autour de la notion de burn-out dans une première partie. Je reviendrai également sur les premiers grands travaux théoriques réalisés sur la question dans une deuxième partie avant de proposer dans une troisième partie une analyse personnelle de la question, inspirée de mes recherches d'ordre scientifique.
[...] Cela permettrait de contrer rapidement le sentiment d'isolement, d'incompréhension total qui est celui décrit par les personnes dans les rapports et travaux précédemment cités. Il faut alors réfléchir aux limites d'un tel atelier, et enquêter pour savoir s'il vaut mieux réunir par exemple les salariés touchés par le burn-out au sein d'une même entreprise ou au contraire, répartir les personnes aléatoirement, ou encore selon leur catégorie socio-professionnelle, leur âge, leur sexe, etc. Nécessairement, dans une situation sociale comme celle-ci, il serait intéressant de réfléchir à une forme de gestion en amont, à une prévention de ce problème social. [...]
[...] Elle utilise de nombreux concepts développés dans l'état de l'art sur la question qu'elle cite dont celui très intéressant de "coping" par exemple ou celui des "stratégies adaptatives" au stress en entreprise. Elle soulève la question importante des stratégies identitaires au travail également qui peuvent être une explication fondamentale dans la compréhension que nous avons du burn out : les besoins d'intégration, de considération, de contrôle et d'individuation du salarié doivent donc aussi être pris en compte dans la question de l'évaluation du burn out. [...]
[...] ] Le stress professionnel étant un facteur de risque de burnout mais pas le seul". Dans ce rapport, il est par exemple fait état du risque de burn-out sur les professionnels de la santé en France, les soignants en règle générale, mais notamment les médecins généralistes célibataires entre 45 et 50 ans pratiquant des visites de patients à domicile, qui sont la catégorie du corps médical la plus touchée par le burn out, comme le révèlent plusieurs enquêtes différentes citées dans ce rapport. [...]
[...] Ils pourraient par exemple utiliser le Maslach BurnOut Inventory - en place grâce aux travaux de Christina Maslach pour évaluer le syndrome d'épuisement professionnel (mais non individuel) - pour faire une médiation ou guider les ateliers en question. Ce traitement en amont du problème serait une véritable innovation par rapport aux interventions en aval qui se font aujourd'hui. Peut-être qu'en réagissant à ces formations, en comprenant les tenants et les aboutissants de la construction de ce phénomène néfaste pour l'entreprise et ses salariés, les salariés plus vigilants iront potentiellement à l'encontre du développement du burn out dans leur pratique professionnelle. [...]
[...] Les études et les travaux menés notamment par Christina Maslach au sujet du syndrome d'épuisement professionnel font maintenant école dans le milieu de la psychologie sociale. Cependant l'une des échelles de mesure qu'elle développe est relativement controversée et je rejoins certaines critiques à ce sujet. En effet, la mesure de la diminution de l'accomplissement personnel au travail est subjective et pourrait être reliée à d'autres éléments qu'à un stress professionnel comme par exemple à un aspect de la personnalité de la personne ou encore la conséquence du stress au travail (et non un facteur provoquant celui-ci). [...]
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