S'agit-il d'un phénomène récent ou d'un trait constitutif de la nature humaine ? Comment distinguer le comportement normal du comportement pathologique ? Quelle attitude violente doit alerter les adultes ? Comment intervenir en amont ?
[...] Un comportement violent est symptôme qui doit être entendu et pris en charge assez rapidement. Cette violence permet à l'enfant d'exister aux yeux d'autrui et de s'affirmer pleinement en affichant une forme d'agressivité verbale ou physique. Quelles sont les conditions d'apparition de ces gestes violents ?Les éléments déclencheurs de cette violence chez l'enfant sont généralement la maltraitance, le désamour, le sentiment de révolte après le divorce des parents, la rupture affective vécue au sein d'une famille recomposée, l'échec scolaire, la remise en cause de l'autorité parentale lorsque les parents sont trop souvent absents ou incapables de poser un cadre rassurant dans la cellule familiale. [...]
[...] D'autre part, l'enfant est un être spontané qui n'est pas toujours conscient de ce qu'il fait et qui choisit le plus souvent le geste qui lui permettra instantanément d'assouvir son désir ou ses pulsions. Freud appelle ce comportement infantile la « disposition perverse polymorphe ». L'enfant peut donc refuser les règles sociales si elles sont contraires à ses désirs. A cette période de la vie, les interdictions et les lois sont souvent transgressées, contestées ou même oubliées. Il s'agit donc pour les parents de faire accepter la frustration ou l'interdiction afin d'enrayer toute réaction violente chez l'enfant quand celui-ci est confronté à une situation lui intimant de renoncer à ses pulsions ou à ses désirs. [...]
[...] Le problème de violence au sein de la cellule familiale ne doit pas être nié mais résolu. Au lieu d'occulter la violence de leur enfant, les parents doivent s'interroger sur eux-même et sur leur enfant et se concentrer sur celle-ci. Une prise de conscience suivie d'une reprise en main de l'enfant ou de l'adolescent peut simplement suffire à estomper progressivement un comportement violent qui n'était rien d'autre qu'un appel à l'aide. La violence de l'enfant est un moyen d'attirer l'attention sur lui et de déclencher un processus autour de lui pour y remédier (brimades, dialogue, etc). [...]
[...] En conclusion, si l'agressivité fait naturellement partie du développement psychique et physique de l'enfant qui est avant tout un être en devenir, elle doit néanmoins alerter les adultes lorsqu'elle est durable et enclenche de la souffrance et des troubles identitaires. L'énergie agressive et les pulsions de l'enfant et de l'adolescent « barbares » doivent donc être canalisées par la cellule familiale et par la société afin de préserver l'équilibre psychique et physique de chacun et afin de transformer la violence du jeune en des sentiments acceptables. Selon vous, la violence de l'enfant fait-elle partie intégrante de sa trajectoire développementale ? [...]
[...] Après l'appréhension de ce phénomène de violence chez l'enfant et l'adolescent, il convient de nous interroger sur les solutions qui permettent de limiter de tels excès de violence. Quelles sont les méthodes éducatives qui permettent d'enrayer un comportement agressif chez un enfant ou un adolescent ? La prise en charge de la violence que manifeste le jeune se doit d'être diversifiée, en proposant des aides nombreuses et variées. On peut d'abord recommander de ne pas culpabiliser les parents qui se sentent fautifs ou défaillants en la matière. [...]
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