Chez le mammifère comme chez l'être humain, la sensibilité maternelle aux besoins du bébé semble avoir été sélectionnée au cours de l'évolution pour favoriser la survie de l'espèce.
[...] Il ne s'agit donc pas d'une simple interaction relevant du modèle stimulus-réponse élaboré par le courant béhavioriste car le bébé co- construit la relation avec sa mère. L'instinct maternel n'est pas une condition naturelle mais plutôt un produit social culturel et environnemental. Ainsi, il n'existe pas d'attachement maternel universel mais plutôt des relations dyadiques uniques, propres à chaque interaction mère-bébé. Par conséquent, bien que les réponses affectives, cognitives, et comportementales de la mère soient biologiquement pré-programmées, la sensibilité qu'elle à l'égard de son bébé se construit avec ce dernier, dans une perspective dynamique. [...]
[...] En effet, comme chez les autres mammifères ce lien est indispensable à la survie de l'espèce. Cependant, selon cette théorie de l'évolution, l'attachement serait le produit d'une interaction entre la mère et son bébé, ce dernier induisant les comportements mis en place par sa mère dans une sorte de « ballet psychoaffectif ». Comme dans d'autres espèces il s'agit bien d'un ajustement spontané et réciproque au service de la survie. La mère dispose en effet d'un répertoire de réponses comportementales permettant de répondre de manière quasi automatique aux sollicitations de l'enfant. [...]
[...] Cependant, contrairement à d'autres mammifères le contact peau à peau ne suffit pas toujours à apaiser le bébé en détresse, en effet le contact « œil à œil » semble tout aussi primordial. Par ailleurs, chez l'être humain, le processus d'attachement n'est pas automatique, mais au contraire, progressif et protéiforme. Il n'y a donc pas de preuves concrètes permettant d'affirmer que la mère soit pré-programmée pour répondre de manière parfaitement ajustée aux demandes de son bébé. Il y aurait en revanche, une possible sélection naturelle au sens de la biologie évolutive, ayant permis aux mères de développer des stratégies adaptées aux différentes demandes comportementales induites par leurs bébés, et non stéréotypées. [...]
[...] Selon vous, existe-t-il un instinct maternel chez l'être humain semblable à celui que l'on peut rencontrer chez la plupart des mammifères ? De nombreuses recherches ont été conduites sur la notion d'instinct maternel et en particulier au regard de l'attachement. Ainsi, divers courants de psychologie et d'ethnologie ont exploré ces dimensions. Chez le mammifère comme chez l'être humain, la sensibilité maternelle aux besoins du bébé semble avoir été sélectionnée au cours de l'évolution pour favoriser la survie de l'espèce. Cependant, la comparaison entre le modèle animal et celui de l'être humain présente plusieurs limites, permettant de définir un certain nombre de différences inter-espèces. [...]
[...] En effet, l'instinct maternel n'existe pas en tant que tel. Il s'agit d'une croyance fondée sur la comparaison avec le modèle animal mais les études n'en ont pas démontré l'existence. On peut cependant parler d'une forme d'instinct maternel davantage caractérisée par une sensibilité parentale. Cette dernière renvoie à la capacité de la mère à détecter les signaux émis par l'enfant, à comprendre ces signaux, à sélectionner une réponse adaptée, et à la mettre en oeuvre rapidement. Par ailleurs, la propension de la mère à faire preuve de cette sensibilité parentale proviendrait de 3 facteurs : la qualité de ses relations précoces avec sa propre mère, son niveau de stress, et sa capacité à établir et pérenniser un réseau social. [...]
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