L'extrait proposé présente une discussion entre deux psychologues d'orientation théorique différente.
[...] L'extrait proposé présente une discussion entre deux psychologues d'orientation théorique différente. Jean Cottraux est d'obédience comportementale et cognitive, alors que Jean-Pierre Winter se réclame d'orientation psychanalytique. Les auteurs expriment de nombreux désaccords quant à leurs convictions, chacun tentant de démontrer l'efficacité de sa propre approche, et l'inefficacité voire la dangerosité de celle de l'autre. Si ces orientations ont des fondements, des méthodes et objectifs variables, elles ont cependant toutes deux démontré une efficacité plus ou moins importante, en fonction des troubles psychopathologiques rencontrés. [...]
[...] Les conclusions de ce rapport démontrent que l'effet des interventions psychodynamiques (psychanalytiques) ou cognitivo-comportementales, est variable en fonction des troubles psychopathologiques rencontrés chez les patients. Ainsi l'approche psychanalytique présente des résultats faibles ou non significatifs pour la prise en charge de la schizophrénie et de la dépression (sans traitement anti-dépresseur additionnel). Cependant, elle serait efficace pour le traitement des troubles de la personnalité (en particulier borderline), le trouble panique (associé à un traitement anti- dépresseur), et le stress post-traumatique. La prise en charge d'orientation cognitivo-comportementale démontre quant à elle une efficacité prouvée pour les troubles anxieux (agoraphobie, trouble panique, trouble anxieux généralisé, phobie sociale, stress post-traumatique, trouble obsessionnel-compulsif), et une présomption d'efficacité pour la phobie simple. [...]
[...] Les résultats présentés dans ce rapport, issus d'environ 700 études conduites depuis 60 ans permettent de nuancer les propos de Cottraux et Winter, chaque approche présentant des bénéfices et limites selon le trouble du patient. Ainsi, les observations démontrent que la psychothérapie (d'orientation analytique ou cognitivo-comportementale), est de toute façon plus efficace que l'absence de traitement. Cependant, les différentes formes de prises en charge montrent une variabilité de l'efficacité au niveau individuel. De même, un certain nombre de facteurs communs aux différentes orientations interviennent dans l'efficacité des prises en charge : qualité de l'alliance thérapeutique, caractéristiques du thérapeute, et caractéristiques du patient (attentes, espoir). [...]
[...] Un dernier critère consisterait pour le patient à atteindre un niveau de normalité psychique stable dans le temps. L'auteur considère qu'un critère d'évaluation fiable de l'efficacité de l'analyse pourrait être la qualité de vie, il ajoute cependant que les cas traités par Freud ne présentent pas une qualité de vie significative. Jean-Pierre Winter exerce pour sa part le métier de psychologue d'orientation psychanalytique depuis 30 ans. Il explique avoir fait une analyse avec Lacan, et considère qu'elle lui a été bénéfique. [...]
[...] De même, les instituts de Londres, Berlin, et Chicago aboutissent à des conclusions négatives publiées par la Revue Internationale de Psychanalyse, ainsi 30% du groupe de départ tirerait un bénéfice de cette approche. Ces conclusions laissent entrevoir une conception plus nuancée de l'efficacité de l'approche analytique, celle-ci pouvant bénéficier à certains et ne pas convenir à d'autres. Jean Cottraux s'interroge également sur les critères permettant d'affirmer que l'analyse est terminée et qu'elle a été efficace. D'après Freud, le premier critère est l'absence de souffrance vis-à-vis des symptômes, le deuxième critère renvoie à la prise de conscience par l'analysant de suffisamment d'élément refoulés, enfin le troisième critère consiste pour l'analyste à estimer qu'il n'y a pas de changements supplémentaires à attendre chez l'analysant. [...]
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