Étymologiquement, le terme de crise renvoie au grec Krisis signifiant « décisions ». Une crise est une situation personnelle ou sociale impliquant un changement brusque et inattendu de l'équilibre de l'individu. Initialement envisagée comme phase terminale (Hippocrate), puis comme inaugurale (c'est à dire réactionnelle) ; la crise est un signe de résistance à une modification d'un équilibre.
[...] ) et le corps socialement valorisé. Ce décalage met à mal l'estime de soi et s'accompagne de mal être psychologique. Par exemple, lorsque l'on voit que l'on ne peut répondre à l'idéal de beauté véhiculé par les médias, cela affecte l'estime que l'on a de nous-même. La crise d'utilité est liée à la mise à l'écart de la personne âgée par la société. La retraite ôte l'utilité sociale du sujet âgé. Le besoin fondamental d'existence significative et d'action sur le monde sont mis à mal. [...]
[...] Il perd sa carapace de l'enfant pour endosser celle de l'adulte. C'est une période qui est marquée par de profonds remaniements biologiques (développement des caractères sexuels secondaires, eveil hormonal, croissance) et sociaux (gain en autonomie et responsabilités, changement de son statut et donc des rôles de l'individu). Ces remaniements entraînent un changement non contrôlée (maturation physiologique) l'équilibre de l'individu : le corps devient étranger. Ces changements nécessitent une reconfiguration identitaire, avec des remaniements profonds du soi. La crise de l'adolescence peut être décrite en plusieurs points. [...]
[...] Comme nous l'avons défini, la crise détermine le vécu réactionnel d'un déséquilibre plus ou moins ponctuel chez un individu. Il s'agit d'un conflit structurant la personnalité de l'individu. Comme nous avons pu le voir avec l'adolescence ou le processus de vieillissement, le vécu de la crise peut être multiple. Ce vécu est en réalité individuel et dépend de nombreux facteurs qui orientent sa résolution. Comme l'illustre le propos de Pierre Mauroy (initialement appliquée à la crise financière) : la crise n'est pas comme une maladie dont on ne peut sortir ; elle est une sorte de nouvelle naissance. [...]
[...] Le passage à l'acte est le moyen de faire taire la souffrance des pensées envahissantes. Dans le cas du suicide, décrit par Durkheim comme la résultante d'une situation d'anomie (délitement des liens sociaux), l'individu est en proie à la domination des pulsions de morts (thanatos) sur les pulsions de vie (eros). L'étayage familial et social (amis, professeurs, professionnels de santé), ainsi que les caractéristiques individuelles de l'adolescent vont moduler la réponse à la crise et orienter sa résolution. Par exemple, la présence de nombreux facteurs de risques tels qu'une mauvaise ambiance familiale, un cercle social restreint peu attentif au vécu de l'individu ou un échec scolaire peuvent davantage conduire à de violences soi ou sur autrui. [...]
[...] La résilience est la résultante d'un vécu bénéfique de la crise. Les stratégies de coping mises en place dans cette situation auront permis à l'individu de redevenir presque « comme avant », retrouvant un équilibre mais ayant un vécu additionnel (le vécu de la crise). Des stratégies de coping non adaptées peuvent conduire à un mal être, une désorganisation psychique, une cristallisation de la crise voir des pulsions de mort et un passage à l'acte (suicide). Nous aborderons dans ce dossier les exemples de deux crises naturelles, qu'aura à traverser la majorité des individus : la crise de l'adolescence et le processus de la vieillesse. [...]
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