L'apparition du terme de névrose est attribuée à William Cullen dès le 18° siècle.
[...] Ainsi, Ehrenberg (1995) explique que la question d'être soi ou de le devenir, fait davantage référence à l'action et à l'autonomie qu'à l'obéissance et la soumission caractéristiques des symptômes névrotiques (d'Epinay, 2003). L'auteur explique par ailleurs que les contraintes par les interdits d'une société d'antan a laissé la place actuellement aux contraintes de performance. De même, le changement sociétal crée une modification des limites et donc des comportements humains. Ainsi, le collectif laisse place à l'individualisme et donc à une certaine marginalisation (Ehrenberg, 1998). [...]
[...] Une autre mutation de nos sociétés modernes semble influencer la structuration de la personnalité. En effet, Lazartigues, Planche, Saint- André & Morales (2007) font l'hypothèse d'une nouvelle personnalité de base, traduction de l'évolution des repères de la société, de la famille et de l'éducation des enfants, qui viendrait remplacer la personnalité « névrotico-normale » dominante au cours de la première moitié du XX° siècle. Ainsi, les auteurs se proposent de caractériser cette nouvelle personnalité comme « narcissiso-hédoniste ». Cette dernière présenterait des caractéristiques spécifiques, comme par exemple une faiblesse des intériorisations, un Surmoi peu efficace, une culpabilité limitée, ou encore un Idéal du Moi peu socialisé et une intolérance à la frustration. [...]
[...] La névrose est-elle moderne ? L'apparition du terme de névrose est attribuée à William Cullen dès le 18° siècle. Elle renvoie aux perturbations d'origine nerveuse sans lésions organiques décelables. Cette notion est incluse dans la plupart des classifications psychiatriques dès le 19° siècle, elle désigne alors une manifestation de symptômes (i.e. craintes excessives, petites manies, excès d'émotivité, ) sans fondements somatiques. Ce sont les travaux ultérieurs de Charcot, Janet et Freud qui confèrent au concept de névrose une définition encore d'actualité bien que sujette à des mutations sous l'influence de différents facteurs. [...]
[...] L'auteur la décrit comme une formation de compromis face à un manque d'aptitude à vivre en société et ajoute qu'elle « a son origine dans la disproportion entre la prédisposition constitutionnelle de l'individu et les exigences de la civilisation » (Freud, 1917). Ainsi, la névrose apparaît comme une tentative de solution visant d'une part à prendre en compte des exigences de la société et d'autre part à les refuser simultanément (d'Epinay, 2003). Le concept de névrose a subit de nombreuses mutations sous l'influence de multiples facteurs. [...]
[...] Par conséquent, le lien à l'autre est fragilisé, temporaire et précaire (Lazartigues, 2007). Conjointement aux mutations sociétales, familiales et éducatives, fragilisant le lien à l'autre, le développement massif des nouvelles technologies informatiques et de l'information et la communication contribue à transformer le rapport aux autres et à la société au sens large. Ainsi, la définition de la névrose telle qu'on l'entendait au début du XX° siècle ne semble plus tout à fait adaptée à la modernité. Cependant, ce point de vue est à nuancer car historiquement, la névrose a pour fonction d'éviter la rencontre avec des pensées dérangeantes, donc de préserver le refoulement de pulsions inacceptables pour le Moi (Freud, Ainsi, la névrose dont la théorisation est ancienne est toujours présente dans la société moderne, en revanche elle se décline sous des formes variées regroupées sous le terme de « psychopathologie ». [...]
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