Depuis la première introduction de l'informatique dans l'enseignement secondaire, en 1970
(circulaire ministérielle n° 70–232 du 21 mai 1970), le développement des usages de
technologies numériques dans les établissements scolaires français s'est accéléré, parallèlement
à de considérables avancées technologiques. Après l'installation de salles informatiques, puis
la diffusion des outils multimédias et de l'internet dès la fin des années 1990, l'équipement plus
récent des classes en Tableaux blancs interactifs (TBI) et des élèves en appareils mobiles (par
ex., ordinateurs portables, tablettes tactiles) est allé de pair avec la diversification des offres de
services ou de contenus (par ex., MOOC, manuels numériques, serious games) : le tout a suscité
de nombreux espoirs en matière d'innovation pédagogique.
[...] Parallèlement, de nombreux articles scientifiques consacrés à l'évaluation de dispositifs numériques spécifiques ont été publiés (par ex., pour des revues, Higgins, Xiao, & Katsipataki ; ICF Consulting Services Ltd, 2015). Ces progrès technologiques et leurs traductions pédagogiques posent la question des retombées en termes de gains d'apprentissage. De nombreux articles scientifiques consacrés à l'évaluation de dispositifs numériques spécifiques ont été publiés (par ex., pour des revues, Higgins, Xiao, & Katsipataki ; ICF Consulting Services Ltd, 2015). Si aucune tendance claire ne se distingue de prime abord, certaines expérimentations démontrent le potentiel important des technologies numériques pour promouvoir les apprentissages. [...]
[...] L'impact de chacun dépend de ses caractéristiques propres. Il paraît évident que des dispositifs numériques auront un impact d'autant plus grand dans le cadre scolaire qu'ils auront été conçus en s'appuyant sur les connaissances scientifiques relatives aux apprentissages. Moran et al. (2008) remarquent d'ailleurs, dans leur méta-analyse consacrée à la lecture, une taille d'effet moyenne plus élevée pour les dispositifs conçus par des équipes de recherche par rapport aux produits commerciaux. Ces derniers sont également plus susceptibles de viser le grand public, ajoutent-ils, tandis que le travail commun d'équipes de recherche, d'enseignants et de développeurs peut permettre d'identifier les besoins spécifiques de certains publics scolaires pour mieux les servir. [...]
[...] L'accélération de la révolution numérique, qui a transformé nos sociétés et nos économies, interroge les fondements de l'école, de ses objectifs et de son fonctionnement. Aujourd'hui plus que jamais, les pouvoirs publics doivent faire face et accompagner ce changement de paradigme. Le ministère de l'Éducation nationale a par exemple lancé en mai 2015, sous l'impulsion du président de la République, un Plan numérique pour l'éducation visant à « préparer l'école et la jeunesse aux enjeux d'un monde en transformation ». [...]
[...] D'autres programmes comme Fast ForWord, largement répandu dans les pays anglo-saxons, semblent avoir des résultats plus mitigés : Strong, Torgerson, Torgerson et Hulme (2011) ont dénombré 130 études de ce programme, dont seulement 6 étaient jugées suffisamment rigoureuses pour faire l'objet d'une méta-analyse - et les auteurs ont finalement conclu à l'absence d'effet significatif. Conclusion : L'hétérogénéité des dispositifs technologiques et des contextes éducatifs dans lesquels ils ont été étudiés a nécessairement des implications pour la mesure de leurs effets. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture